Cameroun 1995-1996
Publié le 13/09/2020
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L'économie a connu un début de reprise (3,8 % de croissance en 19
94 et 5 % prévu en 1995-1996).
Cette relative embellie amorcée à partir du second semestre 1994 e
t fondée sur la hausse des cours
mondiaux et l'amélioration des prix relatifs par la dévaluation du
franc CFA a bénéficié aux secteurs
traditionnels d'expor-tation (cacao, café, coton, bois, banane).
L'
inflation a pu être contenue à 6,9 % en
1995 et le gouvernement a entrepris de comprimer la masse salariale (30
0 milliards de francs CFA en
1993 et 180 milliards inscrits dans la loi de finances 1994-1995).
La d
ette extérieure totale (7,2 milliards
de dollars en 1994, soit 82 % du PIB) est passée à 7,27 milliards
de dollars en 1994.
Son service reste
toujours un fardeau pour les finances nationales.
L'amélioration des résultats économiques et financiers a permis
d'obtenir du FMI (Fonds monétaire
international) un crédit stand-by de 101 millions de dollars en sept
embre 1995, suivi d'autres
financements de cette organisation et de la Banque mondiale en févrie
r 1996 pour l'exécution du
quatrième programme d'ajustement structurel.
Au plan de la politique interne, une nouvelle Constitution a été p
romulguée le 18 janvier 1996 par le
président Paul Biya, maintenant l'État unitaire, instituant un Par
lement bicaméral avec la création d'un
Sénat composé à 30 % de membres nommés par le chef de l'É
tat, prévoyant, enfin, une Cour
constitutionnelle et des régions, fixant le mandat présidentiel à
sept ans, renouvelable une fois.
Les
groupes d'opposition ont contesté cette Constitution, tout comme les
partisans de la sécession des
anglophones réunis dans le SCNC (Congrès national du Cameroun mé
ridional) qui ont mené campagne
aux Nations unies en 1995.
Les élections municipales reportées en septembre 1992 et en juille
t 1994 se sont finalement tenues en
janvier 1996, avec la participation de 37 partis.
Les formations d'oppos
ition ont accusé le pouvoir d'avoir
favorisé le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDP
C, au pouvoir) en disqualifiant
certaines de leurs listes (près de 120 pour le Front social-démoc
rate - SDF - de John Fru Ndi et 60
environ pour l'Union nationale pour la démocratie et le progrès -
UNDP - de Bello Bouba Maïgari).
Ces
élections ont été remportées par le RDPC qui présentait d
es listes dans toutes les communes et a enlevé
229 municipalités sur 336 (65 %), contre 62 au SDF (18 %) et 29 à
l'UNDP (9 %).
Le RDPC a remporté le
scrutin dans trois des chefs-lieux de province (Yaoundé, province du
Centre; Ébolowa, province du Sud;
Bertoua, Est), contre quatre au SDF (Bamenda, Nord-Ouest; Buéa, Sud
-Ouest; Douala, Littoral;
Bafoussam, Ouest) et trois à l'UNDP (Garoua, Nord; Maroua, Extrê
me-Nord; Ngaoundéré, Adamaoua).
En
mai 1996, le SDF et l'UNDP ont organisé une journée "villes mortes
" pour protester contre la nomination
de délégués du gouvernement dans les onze principales villes du
pays - dont huit ont été remportées par
ces deux partis -, chargés de gérer les communes en collaboration
avec les conseils municipaux élus.
En
plus de ses positions dans le Centre, le Sud et l'Est, le RDPC a conserv
é une bonne implantation dans les
zones rurales et semi-rurales.
Au plan international, la montée de la tension entre le Cameroun et l
e Nigéria à propos du conflit
frontalier concernant la péninsule de Bakassi (1 000 km², zone po
tentiellement riche en pétrole et en
ressources alieutiques que se disputent les deux États), à partir
de mars 1996, a montré les difficultés de
résolution de ce différend porté devant la Cour internationale
de justice de La Haye.
L'admission du
Cameroun au Commonwealth en novembre 1995 et l'organisation du sommet de
l'Organisation de l'unité
africaine (OUA), qui s'est tenu du 8 au 10 juillet 1996 à Yaoundé
, ont permis au président Biya de mieux
tirer son épingle du jeu sur le plan diplomatique par rapport aux ann
ées précédentes..
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