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Cameroun (1994-1995)

Publié le 13/09/2020

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« file:///F/Lycée/angui/3/450565.txt[13/09/2020 02:24:49] Doté de l'économie la plus diversifiée d'Afrique centrale - ell e représente près des deux tiers de la masse monétaire et du PNB de la région -, le Cameroun a manqué "coule r" la Zone franc au cours de l'année qui a suivi la dévaluation du franc CFA, le 12 janvier 1994.

Record mondi al, un programme post-dévaluation conclu avec le FMI (Fonds monétaire international) a périclité six semaines seulement après sa conclusion et, record africain, le taux de recouvrement fiscal est tombé à 10 % de l'impôt dû.

Si, en janvier 1995, les recettes de l'État camerounais s'étaient spectaculairement redressées, passant de 250 millions en août 1994 à 450 millions, aucune des grandes ré formes structurelles n'avait été menée à bien.

Formellement acquise, la libéralisation des filières agricol es, notamment celles du café, du cacao et du coton, s'est trouvée contrecarrée par de lourdes taxes à l'e xportation.

Par ailleurs, le train des privatisations s'est essoufflé et la réduction drastique des effec tifs de la fonction publique - 180 000 agents - n'était même pas encore amorcée.

Politiquement, cette contre-performance s'explique par une dangereuse "v acance du pouvoir", le président Paul Biya, régnant plutôt que gouvernant, séjourne un tiers de l'année à l'étranger et, quand il est au pays, se retire quatre jours par semaine dans son village natal.

Ainsi le chef de l'État a-t-il tenu, en tout et pour tout, quatre conseils des ministres en 1994 - quatre de plu s, il est vrai, que l'année précédente...

A la veille du "sommet" franco-africain de Biarritz en novembre 1994, pour honorer une vieille promesse faite au président français François Mitterran d, il a convoqué des assises nationales en vue d'une révision constitutionnelle.

Elles ont été boycotté es non seulement par l'opposition, mais aussi par le cardinal Tumi de Douala.

Au final, les partisans du président ont proposé au Parlement une copie conforme de la Constitution fédérale de 1972.

Dans ce climat de délitement général qui a favorisé l'aggrav ation des tensions ethniques et, dans l'extrême nord, l'apparition de "bandits de grands chemins", deux dé cisions concernant le secteur pétrolier ont fait événement: la "décision de principe", en février 1995, du consortium Chevron-ELF exploitant le pétrole dans le Sud tchadien de construire un oléodu c d'évacuation à travers le Cameroun jusqu'au port de Kribi, assurant au pays des royalties; puis, le 16 mars 1995, le dépôt du dossier camerounais auprès de la Cour internationale de justice de La Haye po ur trancher un différend frontalier opposant le Cameroun et le Nigéria au sujet de la presqu'île de Ba kassi.

Véritable "éponge à pétrole", ce territoire pourrait sauver la production pétrolière camerounaise ( 120 000 barils par jour, soit seize fois moins que celle du Nigéria) de l'épuisement prévu à l'horiz on de l'an 2005.. »

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