Cameroun (1989-1990)
Publié le 13/09/2020
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Les difficultés économiques et financières de l'État ont per
sisté en 1989 et 1990.
Le gouvernement a
poursuivi sa politique de rigueur, réduisant les dépenses publique
s et essayant de relancer l'activité
économique.
La fraude fiscale et douanière a, de nouveau, été
dénoncée.
Le budget, en 1989-1990, est
resté fixé à 600 milliards de FCFA, comme l'année précé
dente.
Son maintien a été possible grâce au
rééchelonnement d'une partie de la dette publique, obtenu en mai 1
989, et à la mise en oeuvre, depuis
1988, d'un programme de stabilisation des finances publiques et d'ajuste
ment structurel.
Le secteur cacao, qui représente 40% des exportations agricoles, a fa
it l'objet d'une réforme, avec
notamment la baisse de 40% des prix d'achat aux planteurs (septembre 19
89).
De même, les prix d'achat
du café et du coton ont été abaissés respectivement de 60% e
t de 32% (novembre 1989).
La réforme
des entreprises publiques s'est poursuivie et plusieurs contrats ont é
té signés entre l'État et certaines
d'entre elles pour parvenir à l'amélioration de leurs performances
et à l'assainissement de leur situation
financière.
Mais en dépit de ces mesures, la reprise n'a pas eu li
eu.
Sur le plan politique, une certaine agitation s'est manifestée à l
a suite de l'arrestation, en février 1990, de
Me Yondo Black et d'une dizaine d'autres personnes, accusées d'avoir
incité la population à la révolte.
Lors de l'assemblée extraordinaire des avocats réunie en mars 1990
à ce sujet, le bâtonnier du barreau
camerounais, Me Bernard Muna, a dénoncé les violations des droits
de l'homme dans le pays et réclamé
le multipartisme.
Me Yondo Black a été condamné, au début av
ril 1990, à une peine de trois ans de
prison.
Me B.
Muna soutenait un nouveau parti, le Front social démocr
atique, qui n'était pas encore
légalisé et qui a appelé à une manifestation le 26 mai à
Bamenda.
Les manifestants se sont heurtés aux
forces de sécurité et six personnes ont été tuées.
Aprè
s la réunion, en juin 1990, du congrès du
Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti uniq
ue, une évolution vers une
libéralisation du régime et le multipartisme a été décidé
e.
L'abolition des lois sur la subversion et la
censure de la presse a été annoncée.
D'autre part, l'ancien pré
sident camerounais, Ahmadou Ahidjo, est
décédé le 20 novembre 1989, sans avoir pu rentrer dans son pays
depuis la tentative de coup d'État de
1984, dans laquelle il avait été impliqué.
Sur le plan international, le Cameroun, pays bilingue, devrait devenir p
rochainement membre du
Commonwealth et de la Francophonie.
De plus, l'équipe de football cam
erounaise, les "Lions
indomptables", s'est qualifiée pour les quarts de finale de la Coupe
du monde en juin 1990 ; c'est la
première équipe africaine à réaliser une telle performance..
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