Cameroun (1986-1987)
Publié le 13/09/2020
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file:///F/Lycée/angui/3/450556.txt[13/09/2020 02:24:48]
Au Cameroun, trois faits ont marqué l'année 1986: le renforcement
de l'autorité présidentielle, la
récession économique et la catastrophe naturelle du lac de Nyos.
Cette dernière a provoqué mille sept cents morts par émanation
de gaz toxique, dans le Nord-Ouest du
pays.
Le renouvellement des organes de base du parti unique, rajeuni en 1985 s
ous le nom de Rassemblement
démocratique du peuple camerounais (RDPC), a permis d'élire, de
janvier à mars, 13 500 responsables de
cellule et 148 présidents de section départementale.
Le renouvelle
ment ainsi effectué par des élections
"libres dans le cadre du parti unique" aurait touché 70% des responsa
bles.
Le 21 novembre, le
remaniement du gouvernement et la réorganisation des services de la p
résidence de la République ont
souligné la volonté du président Paul Biya de tenir ses promess
es de simplification des pratiques
administratives.
Le choix des hommes de l'entourage présidentiel a é
té présenté comme gage de moralité
et de compétence, à l'approche de temps économiquement difficil
es.
Les élections du début de l'année
ont signifié que, sans tout bouleverser et en conservant notamment le
système du parti unique, le chef
de l'État tenait aussi à appliquer la libéralisation qu'il pré
conisait dans ses discours, en réaction contre
l'autoritarisme de l'époque Ahidjo.
En s'adressant aux milieux d'affa
ires en mai 1986, à Douala, la capitale
économique, le président a encore affirmé ses options libéra
les en faveur du dialogue avec le secteur
privé.
Malheureusement, tous ces actes ne sont pas apparus d'une parfaite cohé
rence et n'ont pas désarmé la
critique.
On l'a vu notamment au début de 1987, avec quelques affaire
s gênantes, dont le renvoi brutal
du ministre des Affaires étrangères, Eteki Mboumoua, ancien secré
taire général de l'Organisation de
l'unité africaine (OUA).
Le Cameroun a poursuivi sa politique traditionnelle de diversification d
e ses relations diplomatiques.
A
l'occasion de la visite de Shimon Pérès, Premier ministre d'Israë
l, la reprise des relations au niveau des
ambassades a été annoncée comme prochaine.
Le président Biya
s'est également rendu en visite aux
États-Unis (février), en RFA (octobre) et au Canada (novembre
), tandis qu'il se gardait, comme à
l'accoutumée, de participer au sommet franco-africain de Lomé, en
novembre 1986.
Les enjeux
économiques de ce vaste programme diplomatique ont été percepti
bles.
Mais, sur un autre plan, l'économie et les finances nationales ont pr
ésenté les premiers signes de
difficultés sérieuses.
La production pétrolière (sept milli
ons de tonnes en 1985) décline progressivement
en volume, l'agriculture ne donne plus les résultats d'un passé ré
cent et l'endettement extérieur (deux
milliards de dollars en fin d'année 1985) se serait encore accru tan
dis que le train de vie de l'État ne s'est
pas réduit assez: la fonction publique et les bourses aux étudiant
s ont été développées volontairement en
1986.
Depuis le début de l'année 1987, le Cameroun connaît des
problèmes financiers.
Ceux-ci sont
relativement moins vifs que pour ses voisins immédiats, le Nigéria
, le Gabon et le Congo, mais le pays
doit néanmoins se préparer à un avenir plus sombre..
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