Cameroun (1983-1984): La reprise en main
Publié le 13/09/2020
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file:///F/Lycée/angui/3/450553.txt[13/09/2020 02:24:48]
Lorsque 1982 s'achève, la communauté financière internationale
vient d'attribuer au Cameroun le label de
"l'un des meilleurs risques-pays d'Afrique".
La stabilité politique e
xceptionnelle et la gestion tranquille de
l'économie de ce pays rassurent.
La production pétrolière (50
000 tonnes en 1977, 6 millions de tonnes
en 1982) est venue donner un vigoureux coup de fouet au développemen
t économique du pays, relégué
au deuxième rang des préoccupations du pouvoir pendant près de
quinze ans pour cause de
"normalisation" politique du pays.
L'économie du Cameroun semble alor
s enfin véritablement lancée.
C'est le moment que choisit le président de la République, M.
Ahma
dou Ahidjo, à la tête du pays depuis
vingt-quatre ans, pour se retirer.
Depuis le 4 novembre 1982, date de cette démission, le centre de l'ac
tualité camerounaise est de
nouveau politique.
C'est que le processus de succession, amorcé en do
uceur, s'est subitement emballé
trois mois plus tard, obligeant l'ensemble de la classe politique à c
oncentrer l'essentiel de ses énergies à
traiter ce qui ressemble de plus en plus à une crise de régime, au
-delà d'une crise personnelle.
Au cours des trois premiers mois de la succession, M.
Ahidjo avait en ef
fet engagé tout le poids de son
autorité pour renforcer celle de son successeur, tant dans le peuple
qu'au sein du parti unique, l'Union
nationale camerounaise.
Mais, très rapidement, des propos maladroits
ou mal compris, des déclarations
et des actes non concertés, auront rapidement raison de cette collabo
ration, et la crise éclate entre les
deux chefs.
La tentative de réconciliation entreprise par le chef de
l'État français, M.
Mitterrand, au cours
de sa visite officielle au Cameroun les 20 et 21 juin 1983, tout comme c
elles, plus timides et
désordonnées, engagées les mois suivants par divers émissair
es (français, camerounais...) ne la règleront
pas.
Le 22 août 1983, le président Biya annonce la découverte d
'un "complot contre la sécurité de la
République", réorganise la tête des forces armées, et renvoi
e du gouvernement le Premier ministre et le
ministre des Armées, proche de l'ancien président.
L'identité d
es personnes appréhendées à cette
occasion suggère la complicité de M.
Ahidjo.
Celui-ci, après av
oir violemment réagi sur les ondes
internationales contre cette accusation implicite, annonce le 27 août
1983 sa démission de la présidence
de l'UNC.
Fort du double effet d'amplification du soutien populaire qu'il reçoi
t, et du désaveu populaire de M.
Ahidjo
à l'annonce de ce complot, M.
Biya va se faire élire triomphalemen
t à la tête de l'UNC à l'issue du Congrès
extraordinaire convoqué à cet effet le 14 septembre 1983.
Bien qu'
ayant désormais entre les mains la
totalité des pouvoirs, il organise le 14 janvier 1984 une élection
présidentielle anticipée.
Seul candidat, il
est élu, sans surprise, à 99,98%.
Puis, à l'issue du procès
du complot qui se déroule du 23 au 28 février
1984, le tribunal militaire de Yaoundé condamne M.
Ahidjo, principal
inculpé à mort par contumace.
Mais
le président Biya commue la peine en "détention".
Une économie dynamique
Cette mesure de clémence est considérée par certains (dont ceu
x que l'on nomme déjà les "durs" du
nouveau régime) comme une marque de faiblesse.
D'autres (les "modé
rés") estiment qu'autoriser le
procès lui-même était déjà une opération politique mal
adroite.
Dans ce contexte extrêmement tendu, le 6
avril 1984, la Garde républicaine, appuyée par une petite fraction
de militaires, gendarmes et policiers,
tentait un coup de force.
Le pouvoir était sauvé par la réactio
n des forces armées restées loyales aux
institutions.
Mais le sang avait beaucoup coulé.
On dénombrait, se
lon les sources, entre soixante-dix et
plusieurs centaines de victimes militaires et civiles.
Le 16 mai 1984, q
uarante-six condamnations à mort
et plusieurs dizaines de peines de prison étaient prononcées par l
e tribunal militaire de Yaoundé à l'issue
du procès contre les auteurs du putsch.
Ce climat de crise politique qui a sévi dans le pays depuis le déb
ut de 1983, associé à certaines mesures
dites de rigueur prises par le gouvernement a eu deux conséquences pr
incipales sur le plan économique
et social.
Tout d'abord, il a créé une appréhension chez de nom
breux commerçants, qui ont stocké des
marchandises, pénalisant ainsi l'ensemble des ménages: le pays a a
insi connu fin 1983 - début 1984 des
pénuries d'huile, de sel, de sucre, de riz, de savon, de gaz...
Il a
engendré ensuite un sentiment
d'incertitude et une relative perte de confiance dans les milieux d'affa
ires nationaux et internationaux..
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