Cambodge (2005-2006): Une opposition sous contrôle
Publié le 13/09/2020
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Depuis son couronnement en octobre 2004, le roi Norodom Sihamoni a manif
esté une grande discrétion
sur le plan politique, rompant ainsi avec la tradition patriarcale tout
en assumant l’héritage laissé par son
père en matière de relations internationales.
Il a en effet payé
son tribut à la Corée du Nord, avec
laquelle Norodom Sihanouk avait toujours entretenu une relation excessiv
ement amicale, en y effectuant
une visite d’État en avril 2006 ; celle-ci l’a amené à sa
luer chaleureusement la mémoire du dictateur
coréen Kim Il-sung.
Le roi s’est également rendu au Vietnam (m
ars 2006), confirmant la nécessité pour le
Cambodge de renforcer ses liens d’amitié avec son difficile voisin
.
La visite du Premier ministre chinois
Wen Jiabao à Phnom Penh (avril 2006), marquée par la signature d
e nombreux accords de coopération, a
consacré par ailleurs l’enracinement du Cambodge dans son environn
ement régional et la volonté
chinoise de renforcer son influence dans la péninsule indochinoise.
La scène politique intérieure a été laissée au Premier mi
nistre Hun Sen, qui a habilement manœuvré pour
renforcer son pouvoir en suscitant la rémission pour ses principaux o
pposants.
Après avoir fui le pays en
février 2005, Sam Rainsy a reçu le pardon royal et regagné Phno
m Penh en février 2006.
Il s’était engagé
au préalable à privilégier la voie du dialogue avec Hun Sen.
Qu
ant à Norodom Ranariddh, leader du
FUNCINPEC (Front uni national pour un Cambodge indépendant, neutre,
pacifique et coopératif), il a
abandonné en mars 2006 ses fonctions de président de l’Assemblé
e nationale, en signe de désaccord
avec Hun Sen.
Heng Samrin, l’ancien président de la RPK (Répub
lique populaire du Kampuchéa), l’a
immédiatement remplacé dans ses fonctions.
Après une violente d
iatribe contre le représentant de l’ONU
pour les droits de l’homme, Hun Sen a semblé choisir l’apaiseme
nt en libérant plusieurs opposants, en
autorisant le retour de Sam Rainsy et en demandant la dépénalisati
on de la loi sur la diffamation, qui
avait été utilisée contre les députés du PSR (Parti de S
am Rainsy).
Cette stratégie a été bien accueillie par la communauté inte
rnationale, qui a ainsi augmenté de 97
millions de dollars, soit 20 %, son aide au Cambodge pour l’année
2006, tout en exigeant un effort dans
la lutte contre la corruption.
Sévissant à l’état endémiq
ue, celle-ci a en effet contribué à affaiblir une
économie dont les résultats en 2005 ont été néanmoins trè
s supérieurs aux prévisions, avec un taux de
croissance de 7 %, qui s’est traduit par la réduction du taux de p
auvreté, passé de 47 % en 1994 à 35 %
en 2005..
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