Cambodge
Publié le 16/05/2020
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1 / 2 6 mars 1968 Série D-19 Fiche No 2Zl2
Cambodge
1.
Enserré entre la Thaïlande, le Laos et le Sud-Vietnam, au cœur de l'Asie des
moussons, le Cambodge, ou pays khmer, entend rester à l'abri des rivalités qui déchi rent la péninsule indochinoise.
D'une superficie de 182 000 km 2 avec Phnom Penh
comme capitale, le pays compte près de 6 millions d'habitants, en majorité des
Khmers de religion bouddhique, aux vieilles traditions culturelles dont les temples d'Angkor sont des vestiges célèbres.
Les minorités comprennent 400 000 Chinois, 300 000 Vietnamiens, des Français, des Malais, des Laotiens et des Birmans.
2.
Objet, pendant des siècles, d'invasions siamoises et vietnamiennes, le Cambodge
devient, en 1884, un protectorat français, qui est maintenu jusqu'au lendemain de la deuxième guerre mondiale (avec une interruption pendant l'occupation japonaise).
Son jeune roi, Norodom Sihanouk, obtient, en 1949, l'indépendance du pays au sein de l'Union française, mais ce n'est que le 9 novembre 1953 que la souveraineté de la monarchie constitutionnelle khmère devient totale.
Après avoir abdiqué, en 1955,
de ses prérogatives royales en faveur de son père Suramarit, le prince Sihanouk
accepte, à l'issue d'un référendum, le titre de chef de l'Etat, laissant le trône vacant à la mort de son père en 1960.
3.
Le souci de non-engagement domine la politique du gouvernement appuyé par le parti Sangkoum (Communauté socialiste populaire) qui détient la totalité des mandats
à l'Assemblée nationale.
A la Conférence de Genève de 1954, le Cambodge s'engage à rester neutre et, aux termes de la loi promulguée en 1957, il s'abstient de toute alliance militaire ou politique avec un pays étranger.
En 1955, il se rallie aux "cinq principes ,.
de la coexistance pacifique de Bandoeng.
Dans le Sud-Est asiatique
troublé, le pays khmer fait figure d'oasis de paix.
4.
Pourtant, pris géographiquement entre deux blocs rivaux, Phnom Penh doit faire face à une double menace: aux Américains qui encouragent les revendications
territoriales de la Thaïlande et du Sud-Vietnam et les incursions, en son territoire, des « Khmers libres " d'extrême-droite, réfugiés en Thaïlande, et qui réclament le " droit de poursuite ,.
du Vietcong en territoire khmer; à la subversion des « Khmers rouges ., pro-communistes, qui se manifeste dans les régions limitrophes.
5.
La réforme économique (nationalisation des banques et du commerce extérieur)
s'inspire, elle aussi, du souci d'indépendance nationale.
Décidée en novembre 1963, elle correspond à la renonciation à l'aide américaine sous toutes ses formes.
Dans le secteur industriel, en majorité mi-artisanal, la planification d'Etat donne la priorité à des sociétés mixtes, les investissements de l'Etat allant en croissant (électricité,
phosphates, exploitations forestières, pêche).
Les premières grandes entreprises
textiles sont construites avec l'aide de
la Chine, de la Tchécoslovaquie, de la Pologne;
trois barrages hydro-électriques, avec celle de la France et de l'URSS.
L'agriculture
(riz, maïs, mais aussi coton, tabac, soja, arachides) constitue la base économique
du pays, avec des exploitations paysannes très morcelées (en moyenne 3 ha.) et des
méthodes d'exploitation archaïques,
à l'exception des plantations d'hévéas, propriété
de grandes sociétés, pour la plupart françaises.
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