Cambodge (1999-2000): Un tribunal "mixte" pour juger les Khmers rouges
Publié le 18/09/2020
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Cambodge (1999-2000): Un tribunal "mixte" pour juger les Khmers rouges
Après des mois de négociation, le gouvernement cambodgien et l'ONU se sont mis
d'accord sur les modalités d'organisation d'un tribunal "mixte" chargé de juger
les Khmers rouges responsables des crimes contre l'humanité commis entre 1975 et
1979.
Dans ce bras de fer, Phnom Penh a obtenu de garder le contrôle sur la
procédure judiciaire (instruction, inculpation) et la communauté internationale
le partage des fonctions de procureur.
Restait à préciser la liste des accusés
et à savoir si les Khmers rouges ralliés au gouvernement royal devaient, eux
aussi, être jugés.
Seuls deux cadres Khmers rouges, Ta Mok et Kang Kek Ieu, alias Deuch,
attendaient leur jugement en prison.
Les autres hiérarques survivants (Nuon
Chea, Ieng Sary, Khieu Samphan, Ke Pauk...) demeuraient en liberté dans les
anciens fiefs de la guérilla.
Paradoxe, à l'heure où il faut juger le passé, la
démocratie cambodgienne restait fragile.
Les critiques de l'opposition étaient
encore vécues comme autant de tentatives de déstabilisation.
Les violences ont
perduré (inculpation puis arrestation pour meurtre de deux membres du Parti de
Sam Rainsy).
Les institutions évoluent lentement.
Ainsi a-t-on constaté, dans le
même temps, un nouveau retard des élections communales, mais également que, un
an après la création du Sénat, une centaine de textes législatifs avaient été
examinés, dont un seul avait engendré un conflit ouvert avec l'Assemblée
nationale.
Les autorités ont tiré avantage de la pacification et de la stabilité politique
apparente depuis 1998.
Le FMI a repris son assistance.
En échange, le
gouvernement s'est engagé à lutter contre la pauvreté, à mieux protéger
l'environnement et à poursuivre les réformes administratives.
Au nom de la
refonte de la fonction publique, il devrait réduire les effectifs des armées (-
11 500 hommes cette année, - 20 000 en 2001).
La Banque mondiale a, de son côté,
octroyé 548 millions de dollars d'aide supplémentaire.
Au-delà des engagements pris par Phnom Penh, de la reprise de la croissance (+
4,0 %) et de l'inflation contenue (7,9 % en 1999 contre 14,8 % en 1998),
l'économie ne crée pas assez d'emplois.
La croissance a bénéficié de récoltes de
riz permettant de dégager des excédents exportables, de la renaissance du
tourisme (+ 41 % en un an) et du développement du secteur textile.
Néanmoins,
les investissements étrangers semblaient se tarir.
Le contexte apaisé a facilité de nouvelles coopérations régionales (échanges
avec Singapour, l'Australie et la Thaïlande en 2000).
Fait nouveau, le bornage
des 540 km de frontière commune avec le Laos a commencé.
La restitution par la
Thaïlande de centaines d' œuvres d'art volées n'a toutefois pas permis de faire
taire toutes les querelles, notamment celles nées de l'installation récente de
casinos à la frontière (O'Smach et Poipet)..
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