Cambodge (1998-1999): Le procès des dirigeants khmers rouges en débat
Publié le 13/09/2020
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Le 30 avril 1999, le royaume du Cambodge est devenu le dixième Éta
t membre de l'ANSEA (Association
des nations du Sud-Est asiatique).
Pour adapter son économie, Phnom
Penh a obtenu certaines facilités -
les taxes à l'importation ne pourront pas excéder 0,5 % avant 2010
- et le groupe des pays donateurs,
réuni à Tokyo les 25 et 26 février 1999, a débloqué 470 m
illions de dollars pour l'aide au développement
en 1999.
En échange, le gouvernement s'est engagé à éradique
r la corruption, à faire mieux respecter les
droits de l'homme, à lutter contre la déforestation et à dém
obiliser 55 000 soldats et 24 000 policiers en
cinq ans.
La situation intérieure s'est normalisée avec la signature d'un ac
cord politique entre Hun Sen (second co-
Premier ministre jusqu'au coup de force du 5 juillet 1997) et le prince
Norodom Ranariddh (ancien
premier co-Premier ministre, qui avait été écarté par le pré
cédent), le 13 novembre 1998.
Après plusieurs
mois de tergiversations, l'Assemblée nationale issue des élections
législatives du 26 juillet 1998 a investi
un gouvernement dirigé par Hun Sen et dont les cinq postes clés (
Affaires étrangères, Défense, Finances,
Intérieur, Justice) ont été confiés aux membres de son part
i, le PPC (Parti du peuple cambodgien).
Pour
sa part, le prince Ranariddh a obtenu la présidence de l'Assemblée
nationale tandis que son
prédécesseur, Chea Sim, se voyait confier celle du Sénat.
L'exi
stence d'une chambre haute était, il est
vrai, une condition posée à l'intégration à l'ANSEA.
Les mem
bres ont été nommés pour cinq ans suivant le
ratio de la représentation nationale : 31 sièges pour le PPC, 21 p
our le Funcinpec (Front uni national pour
un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif), 7 pour
le Parti de Sam Rainsy (PSR, libéral-
nationaliste) et 2 sénateurs étant par ailleurs nommés par le
roi.
Le prince Ranariddh a demandé le
pardon royal pour ses partisans (Neak Bounchay, Srei Kosal), condamné
s in absentia en mars 1998 pour
avoir tenté de recourir à la lutte armée.
Dans la même logiq
ue d'apaisement, le prince Nordom Sirivudh,
condamné à l'exil depuis 1995, a été nommé, par décret
royal, haut conseiller privé du roi.
Toutefois, après la mort de Pol Pot, leader historique du mouvement k
hmer rouge, le 15 avril 1998, la
reddition de deux grandes figures, Khieu Samphan et Nuon Chea, le 25 dé
cembre 1998, et la capture de
Ta Mok le 6 mars 1999, la question d'un procès des dirigeants khmers
rouges reste au cœur du débat
politique national et des attentes de la communauté internationale.
L
es dirigeants de Phnom Penh se sont
résignés à traduire en justice certains responsables khmers rou
ges, avec l'assistance de juges et de
procureurs étrangers, mais la liste des responsables incriminés re
stait à définir.
La limiter à Ta Mok et à
l'ancien responsable du centre d'interrogatoires de Tuol Sleng, Kek Ieu,
dit "Duch", susciterait de vives
critiques, au Cambodge comme à l'étranger..
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