Cambodge (1993-1994)
Publié le 18/09/2020
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Cambodge (1993-1994)
Après son éloignement prolongé pour soigner un cancer de la prostate à Pékin, le
roi Norodom Sihanouk est rentré au pays le 8 avril 1994 après plus d'un semestre
d'absence, faisant prendre conscience que l'avenir du pays se jouait avec sa
santé.
Dès lors, les intrigues pour la succession ont pu commencer.
Le processus de reconstruction politique, initié par l'Apronuc (Autorité
provisoire des Nations unies au Cambodge) est resté fragile.
Si 800 000
personnes ont participé aux réunions électorales pour les législatives du
printemps 1993, la majorité sortie des urnes est demeurée bien fragile.
Le mode
de scrutin ne permettant à aucun parti de disposer au Parlement de la majorité
absolue, un gouvernement provisoire de coalition a été constitué le 24 juin
1993, accueillant 45% des ministres du Funcinpec (Front uni national pour un
Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif; formation
pro-sihanoukiste); autant du Parti du peuple cambodgien (PPC) de Hun Sen et 10%
de membres du Parti démocrate libéral bouddhiste (PLDB) de Son Sann.
Cet
équilibre politique institutionnalisé, le prince Sihanouk pouvait à nouveau être
proclamé roi le 24 septembre 1993.
Le monarque avait auparavant signé la
Constitution et confirmé dans leur fonction de coprésidents du gouvernement
provisoire, le prince Norodom Ranariddh, son fils, et Hun Sen (l'ancien chef du
gouvernement communiste).
Avant même le retrait des dernières forces militaires
de l'Apronuc, le 15 novembre 1994, le Conseil de sécurité des Nations unies
(résolution 880) avait décidé de mettre en place pour une période de six mois
non renouvelable une équipe de vingt officiers de liaison militaire.
Même si les combats sont restés géographiquement limités et d'une intensité
faible, un tiers du pays était encore en zone de guerre.
Le retour de la saison
sèche a permis à la nouvelle armée royale de lancer quelques offensives sur les
bastions khmers rouges, dont Païlin, récupéré le 19 mars 1994, mais bientôt
repassé sous le contrôle des soldats de Pol Pot.
Cette déroute a démontré une
nouvelle fois que les forces gouvernementales ne pouvaient apporter une réponse
militaire au problème posé par les Khmers rouges.
Dans ce contexte d'échec, la
communauté internationale (Australie, États-Unis, France) a refusé de livrer de
nouveaux armements.
Les assassinats racistes épisodiques, les enlèvements de
coopérants occidentaux à partir de mai 1994 n'étaient pas pour calmer les
esprits.
Le roi a continué de proposer l'intégration des Khmers rouges au gouvernement.
L'offre leur en a été faite lors d'une table ronde à Pyongyang, en mai 1994, à
charge pour eux d'ouvrir les zones qu'ils contrôlaient et de respecter le
cessez-le-feu.
Cette solution poserait des problèmes constitutionnels, puisque
les ministres doivent être choisis parmi les membres des partis élus en mai
1993.
Au-delà de ces combinaisons politiques, le retour à la paix a semblé
devoir passer avant tout par le développement économique des zones rurales en
proie à de grandes difficultés.
La corruption a cependant beaucoup progressé et
certaines pratiques politiques ont nui au crédit des institutions, comme le fait
pour les députés de s'être voté des traitements mensuels de 1 775 dollars (le
PIB par habitant était en moyenne de 131 dollars en 1992...).
On a observé la renaissance d'une grande liberté d'expression: plus d'une
vingtaine de journaux ont été lancés en quelques mois.
Une commission.
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