Cambodge (1993-1994)
Publié le 13/09/2020
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file:///F/Lycée/angui/3/450536.txt[13/09/2020 02:24:46]
Après son éloignement prolongé pour soigner un cancer de la pro
state à Pékin, le roi Norodom Sihanouk
est rentré au pays le 8 avril 1994 après plus d'un semestre d'abse
nce, faisant prendre conscience que
l'avenir du pays se jouait avec sa santé.
Dès lors, les intrigues
pour la succession ont pu commencer.
Le processus de reconstruction politique, initié par l'Apronuc (Auto
rité provisoire des Nations unies au
Cambodge) est resté fragile.
Si 800 000 personnes ont participé a
ux réunions électorales pour les
législatives du printemps 1993, la majorité sortie des urnes est d
emeurée bien fragile.
Le mode de scrutin
ne permettant à aucun parti de disposer au Parlement de la majorité
absolue, un gouvernement
provisoire de coalition a été constitué le 24 juin 1993, accuei
llant 45% des ministres du Funcinpec (Front
uni national pour un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopé
ratif; formation pro-sihanoukiste);
autant du Parti du peuple cambodgien (PPC) de Hun Sen et 10% de membre
s du Parti démocrate libéral
bouddhiste (PLDB) de Son Sann.
Cet équilibre politique institutionn
alisé, le prince Sihanouk pouvait à
nouveau être proclamé roi le 24 septembre 1993.
Le monarque avait
auparavant signé la Constitution et
confirmé dans leur fonction de coprésidents du gouvernement provis
oire, le prince Norodom Ranariddh,
son fils, et Hun Sen (l'ancien chef du gouvernement communiste).
Avant
même le retrait des dernières
forces militaires de l'Apronuc, le 15 novembre 1994, le Conseil de sé
curité des Nations unies (résolution
880) avait décidé de mettre en place pour une période de six m
ois non renouvelable une équipe de vingt
officiers de liaison militaire.
Même si les combats sont restés géographiquement limités et
d'une intensité faible, un tiers du pays était
encore en zone de guerre.
Le retour de la saison sèche a permis à
la nouvelle armée royale de lancer
quelques offensives sur les bastions khmers rouges, dont Païlin, ré
cupéré le 19 mars 1994, mais bientôt
repassé sous le contrôle des soldats de Pol Pot.
Cette déroute
a démontré une nouvelle fois que les forces
gouvernementales ne pouvaient apporter une réponse militaire au probl
ème posé par les Khmers rouges.
Dans ce contexte d'échec, la communauté internationale (Australie
, États-Unis, France) a refusé de livrer
de nouveaux armements.
Les assassinats racistes épisodiques, les enlè
vements de coopérants
occidentaux à partir de mai 1994 n'étaient pas pour calmer les esp
rits.
Le roi a continué de proposer l'intégration des Khmers rouges au g
ouvernement.
L'offre leur en a été
faite lors d'une table ronde à Pyongyang, en mai 1994, à charge po
ur eux d'ouvrir les zones qu'ils
contrôlaient et de respecter le cessez-le-feu.
Cette solution poserai
t des problèmes constitutionnels,
puisque les ministres doivent être choisis parmi les membres des part
is élus en mai 1993.
Au-delà de ces
combinaisons politiques, le retour à la paix a semblé devoir passe
r avant tout par le développement
économique des zones rurales en proie à de grandes difficultés.
La corruption a cependant beaucoup
progressé et certaines pratiques politiques ont nui au crédit des
institutions, comme le fait pour les
députés de s'être voté des traitements mensuels de 1 775 dol
lars (le PIB par habitant était en moyenne
de 131 dollars en 1992...).
On a observé la renaissance d'une grande liberté d'expression: plu
s d'une vingtaine de journaux ont été
lancés en quelques mois.
Une commission parlementaire des droits de l
'homme et un bureau
d'enregistrement des plaintes ont été ouverts à l'Assemblée
nationale.
De plus, le rétablissement de la
liberté de circulation a permis à 700 000 personnes de passer les
frontières khmères par voie terrestre
dans l'année.
Cette ouverture du pays n'en est pas moins apparue sour
ce de danger.
En l'espace d'un an,
les contentieux politico-économiques se sont, en effet, multipliés
avec la Thaïlande, accusée d'être source
de tous les maux.
Des accords de coopération économique et culture
lle ont été conclus avec le Vietnam
et la création d'un comité d'experts a été prévue pour ré
gler les problèmes de frontière et la question des
réfugiés vietnamiens.
Le combat le plus immédiat du pays reste cependant la restauration de
l'économie et le rétablissement de
la confiance des investisseurs étrangers (la France a accordé des
crédits pour 50 millions de dollars en
1993)..
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