Caïus et Tibérius Gracchus (les Gracques)IIe siècle av.
Publié le 23/05/2020
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Caïus et Tibérius Gracchus (les Gracques)
IIe siècle av.
JC
Deux frères, Tibérius et Caïus Gracchus, restent dans l'histoire comme ceux qui ont défendu,
contre des oppresseurs impitoyables, les droits de la plèbe romaine.
Dans l'Antiquité, ils
étaient ceux qui avaient déchaîné les appétits d'une plèbe avide de s'approprier les biens des
meilleurs citoyens.
Ils appartenaient pourtant à une illustre famille ; leur père, Tibérius
Sempronius Gracchus, avait été censeur ; ami des Scipions, il avait servi sous leurs ordres en
Asie et, après la mort de l'Africain, il avait été jugé digne d'épouser Cornélie, la fille du héros,
beaucoup plus jeune que lui.
Ces liens familiaux se resserrèrent encore lorsque la fille de
Cornélie et de Gracchus le Censeur épousa Scipion Émilien, petit-fils par adoption du
premier Africain.
Tibérius était l'aîné ; il naquit en 162 et avait, semble-t-il, huit ans lorsque
son père mourut ; Caïus fut un fils posthume ; il avait neuf ans de moins que son frère.
Tous
deux furent élevés par leur mère, à laquelle ils restèrent très attachés et qui fit d'eux des
exemples que les Romains citaient comme ceux de jeunes gens parfaits, pour leur noblesse,
leurs manières, leur culture et leur courage.
A ce moment (juillet 133), Caïus servait devant Numance, sous les ordres de Scipion Émilien.
Caïus admirait profondément son aîné ; moins épris que lui de culture, orateur moins raffiné,
il était plus passionné, et son éloquence soulevait les foules.
Il n'hésita pas un instant à
poursuivre l' œ uvre de Tibérius, tout en sachant qu'il y risquait sa vie.
Avec l'aide d'un ami,
M.
Fluvius Flaccus, plus avancé que lui dans la carrière des honneurs, et son collègue dans le
triumvirat chargé des assignations, il prépara toute une législation destinée à faciliter la
réforme agraire.
Scipion Émilien était mort brusquement, au printemps de 129, au moment où
il se préparait à prononcer un discours important contre celle-ci, et les ennemis de Caïus
murmurèrent que le grand homme avait été assassiné, ce qui paraît bien inexact.
Caïus lut
ensuite envoyé en Sardaigne exercer la questure, et on l'y laissa deux années.
Il en revint
brusquement en 125 briguer le tribunat, alors que Flaccus était élu au consulat.
La réforme
agraire, continuée tant bien que mal, développait ses conséquences ; les alliés italiens, dont
elle menaçait les terres, y étaient hostiles.
Pour parer à la menace, Flaccus déposa un projet
accordant le droit de cité à tous les Italiens, qui pourraient ainsi bénéficier de la loi de
Tibérius.
Projet que les oligarques obligèrent le consul à retirer.
Mais, vers ce même moment,
l'assemblée du peuple accepta le principe, pour les tribuns, d'exercer leur magistrature au
cours de plusieurs années consécutives.
Caïus fit alors voter plusieurs lois isolant les
aristocrates, obligeant, par exemple, le Sénat à désigner les futures provinces avant l'élection
des magistrats appelés à les gouverner, établissant des ventes de blé à prix modique (loi
frumentaire), reconnaissant officiellement comme “ ordre ” la bourgeoisie d'argent des
chevaliers et lui réservant la ferme des impôts d'Asie.
En même temps, il accepte que les
assignations de terre aient lieu hors des limites de l'Italie ; dans la colonie de Carthage, qu'il
fonde, il inclut des Italiens.
Les aristocrates suscitèrent contre lui un tribun, M.
Livius Drusus,
qui se livra à une surenchère démagogique ; et lorsque Caïus déposa, en mai 122, une loi
donnant le droit de cité à certains Italiens, la plèbe urbaine, dont on avait excité la jalousie
contre ces nouveaux bénéficiaires, refusa de le suivre et de lui conférer un troisième tribunat..
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