Cachemire

« 1 / 2 19 aoOt 1964 Séria N• 6 Fiche N• 67 Cachemire 1.

Jusqu'en 1947, le Cachemire était une des 560 principautés qui formaient l'Empire des Indes.

Ses 5 millions d'habitants vivent misérablement sur une superficie de 219 000 km 2 au cœur de très hautes montagnes.

Seule est fertile la vallée du Cache­ mire, la "Vallée heureuse " où se trouve la capitale, Srinagar, la "Venise d'Asie ...

L'Etat de Jammu et Cachemire, limité par le Pakistan, l'Afghanistan, l'URSS, la Chine et l'Inde, est extrêmement composite: races, langues et religions s'y mêlent.

Cepen­ dant l'ensemble est lt prédominance musulmane (nOfo de la popu:ation) avec une très forte minorité hindoue.

2.

Cette complexité et le fait que le maharadjah hindou qui régnait sur ce pays était vigoureusement haï de ses sujets· expliquent que le sort du Cachemire fut laissé en suspens lora de l'Indépendance des Indes.

L'option (rattachement à l'Inde ou au Pakistan, ou autonomie) que devait ratifier l'opinion du peuple était malaisée.

Large­ ment ouvert vers le Pakistan, mais avec une seule et étroite voie d'accès vers l'Inde, peuplé en majorité de musulmans, le Cachemire semblait destiné lt se )ol::dre au nouvel Etat Islamique.

Cependant le statu quo, d'abord choisi par le maharadjah, eOt pu lui convenir.

3.

Le soulèvement des musulmans du Nord-Ouest, puis l'invasion du Cachemire par les tribus pakistanaises amenèrent l'inextricable situation qui dure depuis dix-sept ans.

La guerre indo-pakistanaise (dans laquelle chacune des deux armées était dirigée par un général britannique) aboutit au cessez-le-feu (imposé par l'ONU) du 1er janvier 1949 et à l'occupation du Cachemire par le Pakistan au nord-ouest et l'Inde au sud-est.

4.

Entre-temps, le maharadjah ayant été contraint de s'enfuir, un gouvernement présidé par un musulman, ancien compagnon de lutte de Nehru, le cheik Mohamed Abdullah, • le lion du Cachemire "• était accepté à la fois par les musulmans et les Hindous.

Mais le cheik Abdullah, moins docile qu'on ne l'espérait à New Delhi, préco­ nisa l'Indépendance.

Il fut emprisonné de 1953 à avril 1964.

Sa libération, que des considérations opportunistes expliquent (il fallait calmer l'agitation engendrée par le vol du cheveu du Prophète), ne parait pas avoir changé grand-chose au destin du Cachemire.

5.

Depuis 1947, le Pakistan demande à l'ONU d'organiser un plébiscite que l'Inde refuse après en avoir accepté le principe.

Ce conflit permanent indo-pakistanais prend une importance internationale à cause de la position stratégique du Cachemire.

Vu sous cet angle, le problème devient un étrange imbroglio.

En 1947, Nehru voulait empêcher le Pakistan de transformer le Cachemire en base " impérialiste "• et le Pakistan redoutait une collusion soviéto-indienne.

Depuis le récent conflit sino-indien.

une partie du Cachemire est occupée par la Chine qui soutient les revendications du Pakistan, lequel demeure en très bons termes avec Washington.

Cette confusion garantit sOrement la pérennité de la situation actuelle dont ne souffrent guère, en définitive, que les malheureux Cachemiris. 2 / 2. »