Cabet, Etienne

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Socialiste français né à Dijon, mort à Saint-Louis, Etats-Unis (1788-1856). Venu à Paris en 1820, cet avocat dirige la Vente suprême des Carbonari de la capitale. Nommé procureur général en Corse par la Monarchie de Juillet, il est révoqué peu après la publication de son Histoire de la Révolution de 1830. Les électeurs de la Côte-d'Or l'envoient à la Chambre. Opposant résolu, il est bientôt l'objet de poursuites et se réfugie en Grande-Bretagne. Sous l'influence d'Owen, il se convertit au socialisme. Lorsque Louis-Philippe autorise son retour, il publie Le Voyage en Icarie(1840), ouvrage qui lui vaut une réputation de communiste utopique. Dans la société de l'avenir, un impôt général et progressif est prélevé sur les richesses, le droit au travail et l'obligation de travailler sont inscrits dans les lois et les vieux travailleurs secourus par la communauté des producteurs. Cabet introduisait donc en France l'idée d'un impôt sur le revenu et d'une caisse d'assurances sociales. L'exemple et l'aide d'Owen conduisent Cabet et ses Icariens au Texas. Fondée en 1848, la cité communiste ne répond pas aux espérances des colons, et son échec, autour duquel la presse mène tapage, ébranle le prestige du socialisme en France. Cabet fonde une nouvelle cité à Nauvoo, dans l'Illinois, mais se voit abandonné par la majorité de ses disciples. Il a encore deux cents fidèles lorsqu'il disparaît à Saint-Louis, en 1856.