Ça ira
Publié le 06/12/2021
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Ça ira, chanson révolutionnaire interprétée sur l’air du Carillon national, probablement créée par le chansonnier Ladré pour la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790.
En 1904, dans Hymnes et chansons de la révolution, Constant Pierre a dénombré plus de 2 500 chansons révolutionnaires. Portée par le goût des contemporains et par la mémoire orale collective, Ça ira figure au panthéon de cette culture populaire révolutionnaire. Elle traduit l’enthousiasme et la solidarité du peuple face aux tenants du pouvoir ; elle attaque les aristocrates, le despotisme, le clergé, etc. ; elle appelle à l’égalité, au triomphe de la citoyenneté et de la Révolution.
À l’origine, c’est avant tout un chant d’espoir, entonné pour la première fois en un jour où Lafayette, le roi et les révolutionnaires se côtoient au Champ-de-Mars. Son refrain de base, inspiré d’un mot de Benjamin Franklin (« Ça ira… Ça ira… «), illustre cette allègre aspiration au triomphe, dans la concorde, face aux contre-révolutionnaires :
Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira !
Le peuple en ce jour sans cesse répète :
Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira !
Malgré les mutins tout réussira.
Concurrencée à partir de 1792 par la Carmagnole et la Marseillaise, Ça ira se transforme et se radicalise. Ses diverses instrumentalisations chez les sans-culottes et jusqu’aux royalistes, en témoignent. Ainsi, dès 1791, le peuple substitue volontiers au refrain initial cette variante moins amène :
Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira,
Les aristocrates à la lanterne !
Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira,
Les aristocrates, on les pendra.
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