Burundi
Publié le 16/05/2020
Extrait du document
«
1 / 2 11 septembre 1968 Série D-46 Fiche N• 2594
Burundi
1.
Indépendant depuis juillet 1962, le petit royaume africain du Burundi (3 300 000 habitants, 27 800 km 2
) vit ses premières années de liberté dans l'instabilité et la vio
lence, en raison surtout de l'antagonisme ethnique des Tutsis (10 Ofo de la population)
et des Hutus.
Un putsch militaire met fin en 1966 à la monarchie constitutionnelle.
Cette petite nation devient aussi, dès sa création, un centre d'intrigues internationales
où s'affrontent Soviétiques, Chinois et Occidentaux.
2.
Le Burundi est l'ancien Urundi du Ruanda-Urundi allemand, confié à la Belgique
par la .SDN en 1923.
Placé sous la tutelle de l'ONU en 1946, il est ensuite divisé en deux Etats indépendants: le Ruanda et le Burundi.
Le mwami (roi) du Burundi,
Mwambutsa IV, conserve le pouvoir qu'il détenait depuis 1915.
Un nouveau parti, fondé
par l'un de ses filS en 1959, I'UPRONA (Union et progrès national) tente d'assurer un
certain équilibre politique en réunissant des personnalités tutsis et hutus modérées.
Mais l'hostilité entre les deux groupes ethniques persiste.
Depuis trois siècles,
là mino
rité tutsie, véritable race de seigneurs nilotiques de haute taille, venus du Nord, avaient
tenu les Hutus en servage.
Ces derniers, largement majoritaires et au surplus plus
ouverts au progrès, veulent s'affranchir.
L'habileté du mwami empêche que les chocs
et les massacres tribaux prennent l'ampleur qu'ils âvaient eue au Ruanda, mais elle n'arrête pas l'action des extrémistes.
3.
Les deux premiers chefs du gouvernement sont assassinés et le troisième est
grièvement blessé.
Paradoxalement, les aristocrates tutsis cherchent l'appui de la Chine communiste.
Les Chinois sont toutefois expulsés en 1965, à la suite de l'assas
sinat du premier ministre et des révélations d'un transfuge affirmant que la capitale,
Bujumbura, avait été choisie par Pékin comme base de l'agitation chinoise
en Afrique.
En octobre 1965, la royauté tutsie chancelle devant la révolte des Hutus.
Elle ne peut
survivre qu'en faisant régner la terreur (76 leaders hutus exécutés).
4.
Il ne s'agit que d'un sursis.
Le roi donne plein pouvoir au chef de l'armée, le colonel Michel Micombero puis cède la place à son fils de 19 ans en juillet 1965.
En novembre, Micombero qui a repris en main I'UPRONA, est proclamé président pour
sept ans par un Conseil de la révolution qui souhaite appliquer un programme " socia
liste et démocratique ».
Il semble que des éléments communistes orthodoxes aient pu s'imposer à I'UPRONA, devenu parti unique, consacrant ainsi la victoire remportée par
Moscou contre Pékin dans cette.
région de l'Afrique.
5.
Avec l'un des revenus par habitant les plus faibles du monde, le Burundi souffre
gravement du sous-développement.
L'industrie demeure embryonnaire et 90 °/o des
habitants vivent de l'agriculture.
La population, très dense (118 au km 2
) doit doubler
en vingt ans.
Le cheptel, abondant et soumis aux tabous, demeure mal exploité.
Les
principales exportations (café, thé) ne peuvent assurer l'équilibre de la balance com
merciale.
Associé au Marché commun, le Burundi reçoit l'aide de la Belgique et de
l'ONU.
Le sous-sol, en voie de prospection, fournit quelques ressources (cassitérite,
wolfram) qui pourraient être élargies.
j ;
4
2 / 2.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Tanzanie (1998-1999): Baisse de tension à Zanzibar et avec le Burundi
- Burundi (1985-1986)
- Burundi (1984-1985)
- Burundi (2002-2003): Passation de pouvoirs hautement symbolique
- Burundi (2001-2002): Mise en application du traité de paix