Burundi (2002-2003): Passation de pouvoirs hautement symbolique
Publié le 13/09/2020
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file:///F/Lycée/angui/3/450519.txt[13/09/2020 02:24:45]
Entré en vigueur le 1er novembre 2001, l'accord de paix pour le Burun
di signé le 28 août 2000 à Arusha
(Tanzanie) a franchi un cap décisif le 30 avril 2003 avec l'accessi
on à la présidence de la République du
vice-président Domitien Ndayizeye.
Après une première périod
e de dix-huit mois, ce hiérarque du
Frodébu (Front pour la démocratie du Burundi, à dominante hutu
) a succédé au major Pierre Buyoya,
revenu au pouvoir lors d'un coup d'État en 1996.
Cette passation de p
ouvoirs hautement symbolique – le
premier président burundais élu, Melchior Ndadaye, membre du Frodé
bu, avait été assassiné en octobre
1993 par des militaires tutsi trois mois après son installation –
s'est effectuée parallèlement au
déploiement d'une force de maintien de la paix de l'Union africaine (
Mission africaine au Burundi, MAB)
composée de quelque 2 800 soldats.
Alphonse Kadege, nouveau présid
ent de l'Uprona (parti à dominante
tutsi) élu lors du congrès de décembre 2002, a succédé à
D.
Ndayizeye au poste de vice-président de la
République.
Ce tandem exécutif avait à charge de conduire la «
transition politique» pour une seconde
période de dix-huit mois, au terme de laquelle devraient être orga
nisées des élections démocratiques
communales et législatives, puis présidentielle.
Dès son installation, le président Ndayizeye a intégré dans
le cabinet ministériel trois dirigeants issus des
rangs de la guérilla prohutu avec lesquels des accords avaient été
signés.
Pour autant, la question
centrale du cessez-le-feu avec l'ensemble des composantes de la rébel
lion hutu, qui avait déjà été laissée
de côté dans l'accord de paix d'Arusha, n'était toujours pas ré
glée.
La tâche prioritaire du gouvernement
consistait à faire aboutir les négociations avec les deux derniè
res factions rebelles qui continuaient à
lancer des attaques sporadiques contre les forces gouvernementales et le
s civils dans différentes
provinces du pays.
Ce préalable conditionnait la mise en œuvre par
la MAB du programme de
«cantonnement, démobilisation, désarmement et de réintégr
ation des forces de sécurité» au sein d'une
unique force de défense nationale et de police.
À la mi-2003, la précarité de la situation sécuritaire à
l'intérieur du pays compromettait toujours les
activités du ministère à la Réinsertion et à la Réinst
allation des déplacés et des rapatriés, en charge du
retour de plus de 300 000 réfugiés installés en Tanzanie et de
la réinstallation de centaines de milliers de
déplacés.
Dans ce contexte, l'attentisme demeurait la règle de la part des dona
teurs internationaux.
La réussite de
l'alternance présidentielle incitait néanmoins plusieurs pays à
adopter une attitude plus confiante envers
un scénario de «sortie de crise» passablement chaotique..
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