Burundi (1999-2000): Lenteur des négociations
Publié le 13/09/2020
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file:///F/Lycée/angui/3/450515.txt[13/09/2020 02:24:45]
En juillet 2000, au terme de deux années de "partenariat politique in
terne" et de négociations à Arusha
(Tanzanie), de nombreuses incertitudes demeuraient sur la possibilité
de paix.
Revenu au pouvoir en
juillet 1996 par un coup d'État militaire succédant aux trois anné
es de guerre civile consécutives à
l'assassinat par des militaires, en octobre 1993, de Melchior Ndadaye (
premier président élu
démocratiquement trois mois plus tôt), le major Pierre Buyoya con
trôlait toujours les principaux rouages
de l'État (armée, gouvernement, Parlement), mais avait largement
perdu son ascendant.
Sur le plan militaire, outre l'incapacité des trois pays agresseurs (
Rwanda, Ouganda et Burundi) à
stabiliser les régions frontalières du Congo (-Kinshasa), les mo
uvements de rébellions hutu ont relancé à
l'intérieur du pays des attaques d'envergure.
Comme en 1996-1997, le
gouvernement s'est engagé en
1999 dans des opérations massives et brutales de regroupement des pop
ulations rurales que les
intervenants humanitaires ont vigoureusement dénoncées.
Fin déc
embre 1999, 791 400 déplacés étaient
recensés (13 % de la population totale), dont 330 000 nouveaux dans
la province de Bujumbura rural.
Le
démantèlement des camps, partiellement engagé à partir de ma
i 2000, est devenu l'une des conditions
préalables posées par les mouvements de rébellion armée pour
participer aux négociations d'Arusha.
Avec la recrudescence des affrontements militaires depuis le début de
l'année 2000, le nombre des
réfugiés burundais en Tanzanie se maintenait, en juillet, à env
iron 500 000.
L'adhésion au processus du "partenariat" bénéficiait d'un souti
en élargi au sein de la sphère politique
officielle (gouvernement, Parlement, partis), mais le ralliement d'opp
osants et la création d'une large
"convergence nationale pour la paix et la réconciliation", en octobre
1999, reposaient plus sur des
arrangements politiciens que sur des accords véritablement politiques
.
L'enlisement des négociations
d'Arusha pour un retour à une paix durable et à la démocratie,
aggravé par le décès, en octobre 1999, du
médiateur, l'ancien président tanzanien Julius K.
Nyerere, faisait
douter de la volonté d'aboutir des 18
délégations burundaises.
En février 2000, la relance - fortement médiatisée - des nég
ociations, conduites à partir du 1er décembre
1999 par l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, a eu le mé
rite d'indiquer clairement les
différents points de blocage (refonte des forces armées, accès
effectif des Hutu au pouvoir économique
et politique, garantie d'une représentation des minorités).
Un pr
ojet d'accord de paix global (période de
transition, nouveau cadre institutionnel, garanties d'application) avai
t été proposé en juillet 2000.
Face à une dégradation de la situation économique sans précé
dent (effondrement des réserves de
change et de la monnaie, baisse de 20 % de la production par rapport à
1993), plusieurs bailleurs de
fonds ont débloqué des aides ponctuelles à finalité sociale
(France, Banque mondiale, Belgique..),
attendant l'issue des négociations pour relancer la coopération..
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