BURT LANCASTER.
Publié le 07/12/2021
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BURT LANCASTER.
Dès BRUTE FORCE (Les démons de la liberté, 1947), les
échotiers et le grand public avaient catalogué Burt Lancaster :
il était la "force à l'état brut" dont on ne peut guère attendre
nuances ni intelligence, ainsi qu'il l'avait déjà été dans LES
TUEURS (1946), sa première apparition à l'écran. Définition
hâtive car elle n&eac...
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BURT LANCASTER.
Dès BRUTE FORCE (Les démons de la liberté, 1947), les
échotiers et le grand public avaient catalogué Burt Lancas ter :
il é tait la "force à l'état brut" dont on ne peut guère attendre
nuances ni intelligence, ainsi qu'il l'avait déjà été dans LES
TUEURS (1946), sa première apparition à l'écran.
Définition
hâtive car elle négligeait un détail : son premier rôle,
Lancaster l'ava it obtenu parce qu'il l'avait voulu, absolu ment,
au point de présenter au producteur Mark Hellinger un bout
d'essai raté où il était mauvais, emprunté...
juste comme il le
fallait pour interpréter un boxeur lourd et niais.
Et c'est
d'abord cette volonté d e conduire lui-même sa car rière qui
définit un comédien qu'un physique de culturiste semblait
devoir cantonner aux emplois de mauvais garçons ou de
nouveau Fairbanks.
Pour y mieux parvenir, il deviendra
producteur deux ans après ses débuts et pourra ainsi se
réserver quelques rôles inattendus — faiseur de pluie, forçat
ornithologue, parachutiste professionnel.
La volonté d'échapper aux stéréotypes ne le fera pas non
plus hésiter à paraître odieux — en alcoolique, journaliste à
scandale, savant fou, officier fascisant, assassin de sa femme
invalide — et à mourir dans près du quart de ses films, au
mépris des impératifs du box -office.
Dans ce souci permanent de ne jamais figer son image
de comédien; dans ses luttes sur et hors l'écran, contre le
racisme, les horreurs de la guerre ; dans l'aide apportée à de
jeunes cinéastes ; dans sa manière, parfois brutale, de mener
une carrière de près de soixante -dix films, Burt Lancaster a
mis en oeuvre la volonté, le courage et le goût du risque de
l'acrobate qu'il avait été avant de devenir acteur.
Avec la
même rage de convaincre qu'ELMER GANTRY, LE
CHARLATAN (1960) dont il a reconnu : "Ce n'était pas un
rôle : c'était moi !".
JACQUES PINTURAULT.
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