Burkina Faso (2004-2005) Une économie toujours morose

« Burkina Faso 2004-2005 Une économie toujours morose L'affaire du journaliste Norbert Zongo, assassiné en 1998 alors qu'il enquêtait sur le meurtre du chauffeur de François Compaoré, frère du président, n'a pas cessé d'embarrasser la vie politique burkinabé.

En avril 2004, le procès des putchistes impliqués dans une tentative avortée, en octobre 2003, de renversement du pouvoir du président Blaise Compaoré a permis à leur chef, le capitaine Luther Ouali, d'exprimer « son devoir patriotique de chasser le président » impliqué dans cette affaire en attente de résolution judiciaire.

L. Ouali était condamné à dix ans de prison, et six autres militaires à plusieurs années de prison ferme.

Dès janvier 2004, le général Kouamé Lougué avait été, de son côté, démis de ses fonctions de ministre de la Défense, des soupçons pesant sur sa participation présumée au putsch, et avait été remplacé par Yéro Boli. Les manifestations populaires continuaient pourtant, en décembre 2004, à réclamer la lumière sur ce dossier et à dénoncer son blocage par le pouvoir, à l'appel du Collectif contre l'impunité. Les relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la Côte-d'Ivoire, gelées depuis les exactions commises en 2003 à l'encontre de la population burkinabé installée en Côte-d'Ivoire, ne se sont pas non plus apaisées, malgré la reprise du trafic ferroviaire de voyageurs en avril 2004.

En mars puis en juin, le Burkina a protesté contre de nouvelles exactions ivoiriennes à l'encontre de ses ressortissants.

En revanche, la fin de la délimitation des 280 kilomètres de la frontière contestée avec le Mali, qui fit l'objet des conflits de 1974 et 1985, marquait en mai la fin des litiges territoriaux entre les deux pays.

Le Burkina accueillait en novembre 2004 le 10e « sommet » de la Francophonie, qui se tenait au même moment que la 24e assemblée des maires francophones, et ouvrait en février 2005 la 19e édition du Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou). L'économie burkinabé a souffert, fin 2004, de l'invasion de nuées de criquets pèlerins (Schistocerca gregaria) qui ont détruit 25 000 tonnes de céréales dans le nord du pays.

Ce fléau a occasionné de sérieuses difficultés alimentaires pour un demi-million de personnes au premier trimestre 2005.

Cependant, la production de coton (60 % des exportations du pays) s'est accrue en 2004 de 16 %, à 563 000 tonnes.

Mais la morosité des cours de cette matière première, ajoutée aux subventions occidentales de soutien aux cultivateurs de coton du Nord, notamment aux État-Unis, et la montée du prix du baril de pétrole ne permettaient pas au Burkina Faso d'engranger les bénéfices escomptés.. »