Bulgarie (2000-2001) L'ancien roi Siméon II au pouvoir
Publié le 12/09/2020
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Bulgarie 2000-2001
L'ancien roi Siméon II au pouvoir
Les réformateurs du gouvernement d'Ivan Kostov (UFD - Union des forces
démocratiques, centre droit) ne sont pas parvenus à convertir le soutien qu'ils
avaient obtenu de la communauté internationale en dividendes politiques sur la
scène intérieure.
Exacerbé par les affaires de corruption et le favoritisme
pratiqué par l'UFD envers les entreprises "amies", le mécontentement de la
population (dont près de 70 % vit au-dessous du seuil de pauvreté) s'est traduit
par un vote protestataire sans précédent aux élections parlementaires du 17 juin
2001.
42,74 % des électeurs ont accordé leur soutien à Siméon de Saxe-Cobourg,
l'ancien roi en exil Siméon II, rentré en politique le 6 avril 2001.
Celui-ci a
été nommé Premier ministre le 12 juillet suivant.
Ces résultats ont constitué un événement politique majeur, dont les conséquences
sur la poursuite des réformes et la consolidation démocratique n'étaient pas
connues à l'été 2001.
Le programme du Mouvement national Siméon II, auquel il
manquait un siège pour détenir la majorité absolue au Parlement (120 sur 240,
contre 51 pour l'UFD, 48 pour la Coalition pour la Bulgarie des socialistes et
21 pour la coalition formée par le Mouvement des droits et libertés [MDL, parti
de la minorité turque]), mêle accents sociaux et appels à une accélération des
réformes, soutien aux objectifs d'intégration euro-atlantique et invitation à
une reconquête des marchés de l'ex-URSS.
Le bilan de l'année 2000 était pourtant plutôt positif.
Le 1er décembre, Sofia
avait obtenu la levée des visas dans l'espace de Schengen, mesure entrée en
vigueur le 10 avril 2001.
Le rapport annuel de la Commission européenne de
novembre 2000 soulignait les progrès accomplis en matière de privatisation et de
consolidation du système bancaire, tout en déplorant le manque de compétitivité
des entreprises, les défaillances du système judiciaire et la corruption.
Par
ailleurs, pour la troisième année consécutive, l'économie bulgare a connu une
croissance positive (5,0 %) et enregistré un déficit budgétaire inférieur aux
prévisions (1 %).
Le déficit commercial est cependant resté élevé (1,371
milliard de dollars) et l'inflation a franchi la barre des deux chiffres (10,4
%).
Le chômage (18 %) a continué d'obérer les chances de reprise de la
consommation et de réduction du coût social des réformes.
Le pays allait en outre être fragilisé par la crise en Macédoine voisine.
Les
autorités bulgares ont adopté un profil bas, se prononçant pour la préservation
de l'intégrité territoriale de la Macédoine et accordant un ferme soutien aux
initiatives de la communauté internationale, tout en fournissant aux autorités
macédoniennes munitions et assistance logistique.
Sofia a également proposé aux
forces de l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique nord) d'utiliser son
territoire en cas d'opération de maintien de la paix (un mémorandum d'accord a
été signé à Bruxelles en mars 2001).
À Sofia, l'inquiétude restait grande qu'un
éclatement de la république de Macédoine ne vienne définitivement éroder les
chances de transformations politiques et économiques et de stabilité bulgares..
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