Brésil 2000-2001 Redressement économique, incertitude politique
Publié le 12/09/2020
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Brésil 2000-2001
Redressement économique, incertitude politique
Incontestablement, les effets de la crise monétaire et financière de l'hiver
1998-1999 ont disparu.
L'activité était alors asphyxiée par des taux d'intérêt
prohibitifs, qui inhibaient les investissements directs.
La dette publique était
trop lourde (51 % du PIB), le déficit budgétaire trop important (8,4 % du PIB en
1998), la balance commerciale trop déséquilibrée (- 6,4 milliards de dollars en
1998) pour que le real (devise nationale) résiste aux effets conjugués des
crises asiatique et russe.
Le real avait donc perdu jusqu'à 80 % de sa valeur
face au dollar.
Pour éviter que le géant brésilien ne s'effondre et que cela ne
contamine toute la région, le FMI et les pays riches, États-Unis en tête,
avaient volé à son secours en lui prêtant 41 milliards de dollars.
En
contrepartie, le Brésil s'était engagé à ce que son budget primaire devienne au
plus vite excédentaire.
Pour y parvenir, l'État a procédé à des coupes claires
dans les budgets d'équipement et à une réforme du régime des retraites.
Simultanément, il devait augmenter ses recettes par une accélération de la
réforme fiscale et par la poursuite des privatisations, même si l'essentiel
(hormis l'imposant groupe pétrolier, Petrobás, occupant le huitième rang modial
dans son secteur) avait déjà été vendu.
Un rétablissement très rapide
Dès la fin 1999, les experts, malgré la brutalité du remède, avaient été surpris
par la vigueur d'une économie pourtant convalescente.
Au printemps 2001, la
huitième économie du monde (classement selon le PIB) tournait à plein régime.
De
fait, la croissance du PIB a décollé : + 4,2 % en 2000 (contre 0,5 % en 1999).
Ce très bon résultat a principalement tenu à une envolée de la production
industrielle : + 6,5 % en 2000 (soit le meilleur résultat depuis 1994) et à une
nouvelle progression des investissements étrangers (30,6 milliards de dollars,
au-delà du plus haut de 1999).
"Dopées" par un real relativement bas, les
exportations ont poursuivi leur redressement, de sorte que la balance
commerciale 2000 a presque atteint l'équilibre : - 827 millions de dollars (le
plus bas déficit depuis 1994).
Certes la balance des paiements courants est
demeurée négative (- 4,6 milliards de dollars), mais elle a enregistré son solde
le moins mauvais depuis 1996.
Quant à la Sécurité sociale, son léger déficit
(0,9 % du PIB) a été moindre que prévu (compte tenu de l'augmentation des coûts
de santé au Brésil comme ailleurs), demeurant stable par rapport à 1999.
En l'an
2000, l'inflation est donc restée relativement sous contrôle (7,0 %), le budget
primaire (hors intérêts de la dette) a été fixé à 22 milliards de dollars, soit
3,6 % du PIB, plus que ne l'espérait le FMI.
Et si le drastique plan d'austérité
adopté fin 1998 avait fait grimper le chômage en flèche, celui-ci est
officiellement redescendu à 7,1 % en moyenne sur 2000 (5,7 % en rythme annuel au
premier trimestre 2001, soit le plus faible taux enregistré depuis cinq ans).
Sur le plan social, la poursuite des politiques de redistribution des terres et
d'aide à l'installation (pour 100 000 familles en 2000) ainsi que l'avancée du
front pionnier (défrichage et nouvelles terres exploitables) a contribué à
diminuer le niveau de la concentration foncière.
Dans ce triste domaine, le
Brésil, anciennement au cinquième rang des pays du continent, a rétrogradé au.
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