Brésil 1999-2000 Début de redressement
Publié le 12/09/2020
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Brésil 1999-2000
Début de redressement
Début 1994, Fernando Henrique Cardoso, alors ministre des Finances, avait fait
le choix, pour asphyxier l'hyperinflation (+ 1 % par jour), d'introduire une
monnaie surévaluée (le real) au moyen d'un taux de base élevé.
La réussite de ce
plan de stabilisation avait grandement contribué à la victoire de son
instigateur au scrutin présidentiel d'octobre 1994, mais ce choix avait
également rendu le développement du pays trop dépendant des financements
extérieurs.
Car si les taux d'intérêt étaient attractifs et permettaient au
Brésil de gonfler ses réserves monétaires, de financer d'importants projets de
développement et par là de doper la croissance, ils ne pouvaient demeurer
longtemps élevés sous peine d'en rendre impossible le paiement.
Pour abaisser
ces taux sans affecter la parité de la monnaie, le pays devait ouvrir davantage
ses frontières à la concurrence, moderniser et privatiser son parc industriel et
le secteur bancaire, assainir la sécurité sociale et le système de retraite de
la fonction publique ; autant de réformes structurelles exigeant des révisions
constitutionnelles.
Or le président Cardoso peinait à les faire adopter par un Congrès indiscipliné
et toujours sensible aux pressions syndicales.
L'accumulation des retards
obligea ainsi à maintenir élevés les taux d'intérêt, avec pour résultat un
freinage de la consommation, puis de l'activité.
La confiance des investisseurs
s'étiolait déjà quand, à l'été 1998, survint la crise financière russe,
succédant à la crise asiatique ouverte un an plus tôt.
L'aggravation du déficit
public (8,4 % du PIB en 1998) accentua la crainte des marchés.
Fin 1998, peu
après la réélection (sans gloire) du président Cardoso, une sévère attaque
spéculative secoua le real.
L'hémorragie des réserves monétaires obligea le
Brésil à négocier avec le FMI une aide internationale de 41 milliards de dollars
pour sauver la monnaie.
Une dévaluation inévitable
La cure d'austérité recommandée par le FMI n'a pas été suivie à la lettre, le
Congrès rechignant à voter l'ajustement fiscal demandé.
En janvier 1999, le
moratoire du remboursement de la dette du Minas Gerais (le troisième État le
plus important de la fédération du point de vue économique), décrété par son
gouverneur (le fantasque ex-président de la République Itamar Franco), a conduit
les spéculateurs à rapatrier massivement leurs capitaux.
Le real n'a pu
supporter pareille défection et le gouvernement a "laissé filer" la monnaie.
Un
temps, la devise brésilienne a perdu jusqu'à 80 % de sa valeur par rapport au
dollar.
Le FMI et les pays riches ont volé au secours du pays en échange d'une
austérité accrue et effective : coupes claires dans les budgets de développement
des infrastructures (transport notamment) ; renforcement de l'imposition directe
et indirecte ; hausse des cotisations sociales.
Alors que la croissance devenait
quasi nulle (0,2 % en 1998), Brasília s'engageait à ce que son budget primaire
soit excédentaire dès 1999 à hauteur de 3,1 % du PIB (contre 2,6 % dans le
précédent accord), puis 3,25 % en l'an 2000 et 3,75 en 2001.
Ces objectifs
semblaient alors très ambitieux..
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