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Brandt, Willy

Publié le 06/12/2021

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1 PRÉSENTATION

Brandt, Willy (1913-1992), homme politique allemand, promoteur de la politique de rapprochement entre la République fédérale d’Allemagne (RFA) et les pays communistes de l'Est.

2 LE MILITANT SOCIALISTE

Né à Lübeck, Karl Herbert Frahm, dit Willy Brandt, s'engage très tôt dans les organisations de jeunesses socialistes. Il adhère au Parti social-démocrate (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD) en 1930. Opposant au national-socialisme, pourchassé par la Gestapo, il fuit en Norvège dès 1933. C'est alors qu'il prend son pseudonyme. Déchu de sa nationalité, il est naturalisé norvégien. Il revient en Allemagne en 1945, en tant que correspondant de journaux norvégiens au procès de Nuremberg, au cours duquel sont jugés les dignitaires nazis. En 1947, il recouvre la nationalité allemande et retrouve sa place au sein du SPD. Délégué de la partie occidentale de Berlin au Bundestag de 1949 à 1957, il est élu bourgmestre de Berlin-Ouest en 1957. Son attitude de grande fermeté lors de la construction du mur de Berlin (1961) lui vaut une grande popularité auprès des Berlinois et des Allemands de l’Ouest.

3 LE CHANCELIER DE LA RFA

Chef de file des réformateurs lors du congrès du SPD en 1959, Willy Brandt devient président du parti en 1964. Vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de « grande coalition « dirigé par le chrétien-démocrate Kurt Georg Kiesinger deux ans plus tard, il pose les premiers jalons d'une politique d'ouverture vers l'Est. En octobre 1969, devenu chancelier grâce à l’alliance avec les libéraux, Brandt engage la République fédérale d'Allemagne (RFA) sur la voie de grandes réformes intérieures et poursuit sa politique de détente avec les pays de l'Est (Ostpolitik).

Les traités signés à Moscou et à Varsovie en 1970 lui permettent de normaliser les relations de la RFA avec l’URSS et la Pologne, sur la base du respect des frontières (notamment la reconnaissance de la ligne Oder-Neisse entre l’Allemagne et la Pologne) et de la renonciation à la force. Il multiplie également les gestes spectaculaires, tels que les visites en Pologne, où il s’agenouille devant le monument aux victimes du ghetto de Varsovie, et à Jérusalem, où il entonne le psaume de pénitence devant le monument aux morts des camps nazis. Cette politique lui vaut le prix Nobel de la paix en 1971. Cependant, l'Ostpolitik du chancelier se heurte à une vive opposition intérieure et il perd sa majorité au Bundestag en 1972. Il réussit pourtant à conserver son poste à la suite des élections anticipées de novembre 1972.

4 « L’AFFAIRE GUILLAUME «

Au cours de son second mandat, Willy Brandt relance l'Ostpolitik, signant des traités avec l'autre Allemagne — la République démocratique allemande (RDA) — en 1972 et avec la Tchécoslovaquie en 1973. La RFA ouvre des ambassades en Bulgarie et en Hongrie. Mais il enregistre de moins bons résultats sur le plan intérieur, notamment dans le domaine économique où il doit faire face à la crise internationale.

L'arrestation de Günter Guillaume, un espion est-allemand qui travaillait dans son cabinet personnel, contraint Brandt à démissionner en mai 1974. Élu président de l'Internationale socialiste (IS) en 1976, il tente de jeter les bases de nouvelles relations entre les pays industrialisés et les pays en développement (Commission Nord-Sud).

En 1987, il est remplacé à la tête du SPD par Helmut Schmidt. Après la chute du régime communiste de RDA en 1989, il est l'un des partisans de la réunification de l'Allemagne, aboutissement de l'Ostpolitik qu'il avait mise en œuvre.

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