René DESCARTES, Principes de la philosophie (1644) Introduction / Problématisation Dans ce texte, Descartes s’attaque à un problème classique : pourquoi nous trompons-nous ?
Publié le 08/12/2021
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Ci-dessous un extrait traitant le sujet :
René DESCARTES, Principes de la philosophie (1644)
Introduction / Problématisation
Dans ce texte, Descartes s’attaque à un problème classique : pourquoi nous trompons-nous ?. Ce document contient 992 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Echange
René DESCARTES, Principes de la philosophie (1644)
Introduction / Problématisation
Dans ce texte, Descartes s’attaque à un problème classique : pourquoi nous trompons-nous ? Sa réponse constitue la thèse de cet extrait des Principes de la philosophie : nous faisons des erreurs parce que nous nous précipitons et allons trop vite en affirmant comme vraies des choses que nous ne connaissons pas encore véritablement et qui ne sont donc que vraisemblables. Du coup, nous sommes responsables de nos erreurs. Celles-ci ne sont pas imputables à un défaut de notre raison qui serait limitée ou inadaptée à la connaissance de la vérité.
Un découpage du texte en deux parties s’impose. De la première à la quatrième ligne, l’auteur affirme que l’erreur dépend de notre volonté tout en précisant que cela ne signifie absolument pas que nous voulons nous tromper. Il prend le soin d’expliquer la différence par la suite, ce qui constitue la deuxième partie du texte dans laquelle il affirme que c’est, paradoxalement, le désir de connaître la vérité qui entraîne l’erreur, car ce désir est si fort qu’il nous fait nous précipiter et nous tromper par excès de rapidité justement.
Partie I.
Qu’est-ce qu’une erreur ? C’est un jugement faux qui affirme quelque chose qui ne correspond pas à la réalité, par opposition à la vérité qui signifie l’adéquation entre la pensée et la réalité. Une idée vraie est une pensée qui correspond à la réalité, tout simplement.
Quand Descartes affirme que l’erreur dépend de notre volonté, ça signifie que notre raison n’est pas en cause quand on se trompe. Elle n’est pas défectueuse à la manière d’une calculatrice mal programmée qui nous ferait commettre des erreurs de calcul. La volonté est la capacité à affirmer que ce que la raison nous présente à l’esprit est vrai ou pas. Par exemple, ma raison effectue un calcul dans un premier temps et, dans un deuxième, c’est la volonté qui décide si ce calcul est vrai ou pas. Autrement dit, la raison seule ne juge pas. Il faut une intervention de la volonté qui valide — ou pas.
La responsabilité de la volonté dans la survenue de l’erreur peut être considérée comme une bonne nouvelle dans la mesure où elle disculpe notre raison qui n’est donc pas, en elle-même, mauvaise et inapte à la découverte de la vérité. Ça nous laisse donc l’espoir d’une solution : en appliquant mieux notre volonté, nous pourrions peut-être accéder à la vérité ou, à défaut, suspendre notre jugement et éviter de nous tromper.
Mais alors, si l’erreur dépend de notre volonté, comment expliquez que nous nous trompions puisque personne n’a la volonté de se tromper ? En effet, il est absurde et impossible de vouloir se tromper. Absurde car on n’en voit pas l’intérêt, impossible puisqu’à partir du moment où je veux me tromper, je sais que je me trompe. Or, savoir qu’on se trompe, c’est déjà ne plus se tromper !
Descartes résout le problème en disant que nous ne voulons pas être trompés en tant que tel (« il n'y ait personne qui veuille expressément se méprendre ») : en revanche, nous voulons donner notre accord à des opinions qui ne sont pas certainement garanties et qui nous font donc courir le risque de nous tromper.
Partie II.
Personne ne veut se tromper. Cependant, il arrive à chacun d’entre nous de donner notre accord par la pensée (« donner son consentement ») à des idées qui ne sont pas encore très claires à notre esprit. C’est à ce stade que notre volonté intervient pour produire un jugement (affirmer quelque chose à propre de quelque chose), alors susceptible d’être vrai ou faux. À titre d’exemple, nous pouvons citer un certain nombre d’opinions fausses, à commencer par le racisme. En soutenant que certaines races sont supérieures à d’autres, je juge que les races existent. Mais, en fait, je ne sais pas vraiment de quoi je parle quand j’évoque la race. Ce n’est pas une idée très claire dans mon esprit. Couleur de peau, identité génétique, culture commune, etc. ? Or, si j’avais pris le temps d’examiner tous ces critères en m’appuyant sur différentes disciplines, j’aurais réalisé qu’aucun ne suffisait à caractériser une race et que cette idée n’a en réalité aucune consistance.
Nous nous trompons donc parce que nous précipitons. Nous voulons tellement nous dire que nous savons que nous allons trop vite. Si l’on reprend l’exemple du racisme, il y a souvent, au départ, un sentiment de peur ou/et de haine à l’égard de celui qui est différent dont nous cherchons à justifier l’existence en produisant un jugement sur lui.
Du coup, nous ne respectons pas la méthode élémentaire pour être le plus objectif possible dans nos jugements (« l'ordre qu'il faut tenir pour (…) rechercher (la vérité) »). Dans le cas de l’opinion raciste, j’aurais dû me demander, avant de classer les gens, si l’idée même de classement selon la race avait un sens. Ce qui m’aurait amené à prendre les choses dans l’ordre et à m’intéresser d’abord à l’idée même de race.
Paradoxalement, c’est le désir de connaître qui est à l’origine de l’erreur. Descartes rappelle ici ce qu’Aristote signalait déjà : l’homme est animé par le désir de connaissance. Or le désir est une force motrice qu’on maîtrise mal et qui nous rend excessifs. La précipitation est l’une des manifestations de cette tendance à l’excès.
Conclusion.
Descartes résout le problème classique de l’origine de l’erreur. La connaissance de la vérité et l’erreur ont la même origine : le désir de connaître. Ce n’est donc pas la raison en elle-même qu’il faut corriger pour progresser dans la découverte de la vérité, mais notre désir de connaissance qui doit être maîtrisé et encadré. C’est tout le rôle de la méthode qui a pour but d’éviter de penser ce que l’on a envie de penser ou de soutenir une opinion uniquement parce qu’on se sent dans l’obligation d’en avoir une comme c’est trop souvent le cas.
René DESCARTES, Principes de la philosophie (1644)
Introduction / Problématisation
Dans ce texte, Descartes s’attaque à un problème classique : pourquoi nous trompons-nous ?. Ce document contient 992 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Echange
René DESCARTES, Principes de la philosophie (1644)
Introduction / Problématisation
Dans ce texte, Descartes s’attaque à un problème classique : pourquoi nous trompons-nous ? Sa réponse constitue la thèse de cet extrait des Principes de la philosophie : nous faisons des erreurs parce que nous nous précipitons et allons trop vite en affirmant comme vraies des choses que nous ne connaissons pas encore véritablement et qui ne sont donc que vraisemblables. Du coup, nous sommes responsables de nos erreurs. Celles-ci ne sont pas imputables à un défaut de notre raison qui serait limitée ou inadaptée à la connaissance de la vérité.
Un découpage du texte en deux parties s’impose. De la première à la quatrième ligne, l’auteur affirme que l’erreur dépend de notre volonté tout en précisant que cela ne signifie absolument pas que nous voulons nous tromper. Il prend le soin d’expliquer la différence par la suite, ce qui constitue la deuxième partie du texte dans laquelle il affirme que c’est, paradoxalement, le désir de connaître la vérité qui entraîne l’erreur, car ce désir est si fort qu’il nous fait nous précipiter et nous tromper par excès de rapidité justement.
Partie I.
Qu’est-ce qu’une erreur ? C’est un jugement faux qui affirme quelque chose qui ne correspond pas à la réalité, par opposition à la vérité qui signifie l’adéquation entre la pensée et la réalité. Une idée vraie est une pensée qui correspond à la réalité, tout simplement.
Quand Descartes affirme que l’erreur dépend de notre volonté, ça signifie que notre raison n’est pas en cause quand on se trompe. Elle n’est pas défectueuse à la manière d’une calculatrice mal programmée qui nous ferait commettre des erreurs de calcul. La volonté est la capacité à affirmer que ce que la raison nous présente à l’esprit est vrai ou pas. Par exemple, ma raison effectue un calcul dans un premier temps et, dans un deuxième, c’est la volonté qui décide si ce calcul est vrai ou pas. Autrement dit, la raison seule ne juge pas. Il faut une intervention de la volonté qui valide — ou pas.
La responsabilité de la volonté dans la survenue de l’erreur peut être considérée comme une bonne nouvelle dans la mesure où elle disculpe notre raison qui n’est donc pas, en elle-même, mauvaise et inapte à la découverte de la vérité. Ça nous laisse donc l’espoir d’une solution : en appliquant mieux notre volonté, nous pourrions peut-être accéder à la vérité ou, à défaut, suspendre notre jugement et éviter de nous tromper.
Mais alors, si l’erreur dépend de notre volonté, comment expliquez que nous nous trompions puisque personne n’a la volonté de se tromper ? En effet, il est absurde et impossible de vouloir se tromper. Absurde car on n’en voit pas l’intérêt, impossible puisqu’à partir du moment où je veux me tromper, je sais que je me trompe. Or, savoir qu’on se trompe, c’est déjà ne plus se tromper !
Descartes résout le problème en disant que nous ne voulons pas être trompés en tant que tel (« il n'y ait personne qui veuille expressément se méprendre ») : en revanche, nous voulons donner notre accord à des opinions qui ne sont pas certainement garanties et qui nous font donc courir le risque de nous tromper.
Partie II.
Personne ne veut se tromper. Cependant, il arrive à chacun d’entre nous de donner notre accord par la pensée (« donner son consentement ») à des idées qui ne sont pas encore très claires à notre esprit. C’est à ce stade que notre volonté intervient pour produire un jugement (affirmer quelque chose à propre de quelque chose), alors susceptible d’être vrai ou faux. À titre d’exemple, nous pouvons citer un certain nombre d’opinions fausses, à commencer par le racisme. En soutenant que certaines races sont supérieures à d’autres, je juge que les races existent. Mais, en fait, je ne sais pas vraiment de quoi je parle quand j’évoque la race. Ce n’est pas une idée très claire dans mon esprit. Couleur de peau, identité génétique, culture commune, etc. ? Or, si j’avais pris le temps d’examiner tous ces critères en m’appuyant sur différentes disciplines, j’aurais réalisé qu’aucun ne suffisait à caractériser une race et que cette idée n’a en réalité aucune consistance.
Nous nous trompons donc parce que nous précipitons. Nous voulons tellement nous dire que nous savons que nous allons trop vite. Si l’on reprend l’exemple du racisme, il y a souvent, au départ, un sentiment de peur ou/et de haine à l’égard de celui qui est différent dont nous cherchons à justifier l’existence en produisant un jugement sur lui.
Du coup, nous ne respectons pas la méthode élémentaire pour être le plus objectif possible dans nos jugements (« l'ordre qu'il faut tenir pour (…) rechercher (la vérité) »). Dans le cas de l’opinion raciste, j’aurais dû me demander, avant de classer les gens, si l’idée même de classement selon la race avait un sens. Ce qui m’aurait amené à prendre les choses dans l’ordre et à m’intéresser d’abord à l’idée même de race.
Paradoxalement, c’est le désir de connaître qui est à l’origine de l’erreur. Descartes rappelle ici ce qu’Aristote signalait déjà : l’homme est animé par le désir de connaissance. Or le désir est une force motrice qu’on maîtrise mal et qui nous rend excessifs. La précipitation est l’une des manifestations de cette tendance à l’excès.
Conclusion.
Descartes résout le problème classique de l’origine de l’erreur. La connaissance de la vérité et l’erreur ont la même origine : le désir de connaître. Ce n’est donc pas la raison en elle-même qu’il faut corriger pour progresser dans la découverte de la vérité, mais notre désir de connaissance qui doit être maîtrisé et encadré. C’est tout le rôle de la méthode qui a pour but d’éviter de penser ce que l’on a envie de penser ou de soutenir une opinion uniquement parce qu’on se sent dans l’obligation d’en avoir une comme c’est trop souvent le cas.
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