°703 Philosophie : Faut-il s’efforcer de vivre au présent ?

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Philosophie :

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Philosophie :

Faut-il s’efforcer de vivre au présent ?













Notions : L’existence et le temps, le bonheur, la conscience et l’inconscient, l’autrui.

Marc Aurèle pensait que la vie n’était pas donnée, mais prêtée. En effet, elle n’est pas quelque chose que l’on peut contrôler : le passé nous est repris, il ne nous reste que des mémoires, des souvenirs et l’avenir quant-à-lui est incertain. Le présent est donc la seule chose que l’on possède réellement. Mais savons-nous concrètement ce qu’est le temps ? Nous vivons tous dans le même temps et en avons conscience, mais nous le vivons différemment. Alors à quel temps vivons-nous, puisque l’on ne peut s’empêcher de vivre avec des regrets du passé et de se projeter dans l’avenir par peur de ne pas retrouver les sentiments du passé ou même de ne jamais trouver un moyen d’être heureux ? Naturellement, l’homme préfère évoluer dans un futur illusoire plutôt que d’affronter les aléas de la vie en temps. Seulement, le temps nous est compté et n’en finit pas de passer, il nous rappelle au quotidien la fragilité de la vie et plus généralement que nous sommes de simples mortels.

Alors, peut-on réellement se construire en s’imposant de vivre au présent uniquement, c’est-à-dire faire abstraction de notre passé et par ce fait prendre conscience de l’impact de nos faits et gestes en temps réel ? Ou bien vivre, n’est-ce pas nécessairement produire du passé et se créer des buts à atteindre dans l’avenir afin de s’accomplir soi-même ?



Nombreux sont ceux à déclamer de vivre le moment présent, mais ils oublient de préciser le comment ; puisque faire le choix de vivre au présent, c’est un réel travail qui peut devenir par la suite aussi naturel que de respirer mais ce n’est définitivement pas quelque chose que nous possédons naturellement, il faut le développer. Afin d’y parvenir, l’homme doit renforcer sa volonté, c’est-à-dire se fixer soi-même un but et tout mettre en œuvre pour y arriver parce que contrairement aux désirs, nous ne sommes pas spontanément et irrévocablement portés vers cette philosophie. Il faut tout d’abord prendre conscience que cette idée est celle qui nous convient pour pouvoir s’immerger pleinement dans l’expérience vécue et de ce fait faire que le temps soit bien employé plutôt que de le laisser filler.

Il est important de savoir mettre de côté notre passé et de ce fait nos mémoires et souvenirs qui peuvent nous rattacher à des sentiments que l’on regrette et que l’on aimerait retrouver. Pour cela, il faut impérativement prendre conscience du temps qui passe et du fait qu’il nous est compté : il faut donc distinguer le temps qui pourrait être perdu pour en faire du temps bien employé. Et, bien que la mort annonce la fin d’une existence « elle n’est rien pour nous » selon Epicure. Il ne faut pas la redouter parce que l’on aura jamais de contacte physique avec elle, nous n’en ferons jamais l’expérience sensible. Cette prise de conscience permet alors de vivre pleinement notre vie sans crainte ni peur de l’avenir, ce qui nous libère d’un énorme poids. Il faut donc aimer la vie comme si nous ne devions jamais mourir.

Enfin, puisque l’un des buts principaux de l’homme est de trouver le bonheur, il faut assimiler le fait qu’il ne dépend pas d’eux et qu’il n’est jamais assuré. L’existence humaine est discontinue et prise dans le changement, les projets ne sont donc que des illusions alors que l’on souhaite un bonheur stable et durable. Rousseau affirme à ce sujet qu « il faut se baser sur le bonheur présent ».

Dernièrement, pour pouvoir vivre de façon épicurienne, c’est-à-dire avec la philosophie « Carpe diem », il faut savoir cueillir le jour présent sans te soucier du lendemain, puisque c’est l’essence même de cette citation.

Mais l’instant présent, existe-t-il réellement sans passé ni futur ? Le temps n’est-il pas que dans la mesure où il est présent ? Hegel affirme que : « Le maintenant est justement ceci de n'être déjà plus quand il est." Autrement dit, cet instant ne peut pas être vécu puisqu’il a déjà disparu au moment où l’on en prend pleine conscience.

En effet, le présent est le seul temps qui nous appartient mais il ne peut être sans avant ni après. De ce fait, même si l’homme s’efforce de vivre au présent il est déjà plus que dans ce cadre temporel qu’il s’impose.

Les limites entre le passé, le présent et le futur ne sont qu’imaginaires. Ils sont étroitement liés puisque l’un ne peut exister sans l’autre.

Le passé tout d’abord à la particularité d’être vécu puis oublié au plus profond de nous. Il resurgit dans nos mémoires généralement lorsque l’on vieillie et que l’on pose la question de ce que nous avons accomplie dans notre vie. Il définit ce que nous sommes présentement mais aussi ce que nous avons été et que nous ne sommes plus. Sans lui, nous ne serions pas puisqu’il résume notre existence accomplie.

Le futur quant à lui désigne ce qu’il nous reste à accomplir. L’homme s’y projette naturellement parce qu’il sait qu’il a peu de temps à vivre, il ne peut s’empêcher de planifier des plans d’avenir afin d’avoir l’impression de remplir son existence et de vivre de la meilleure façon qu’il soit. L’avenir est notre but parce qu’il est source de projet et de bonheur, c’est-à-dire un état hypothétique dans lequel on aurait satisfait tous nos désirs et aspirations les plus profondes. Pour Alain, le bonheur se trouve dans l’action réglée et réussite. Autrement dit, travaille à transformer les choses c’est aussi se transformer soi-même pour devenir celui ou celle que l’on désire être. Il faut donc se donner soi-même sa règle d’action et non pas faire tous ce qui nous plaît sur le v moment où on le souhaite.



Il est immobile, peut-on lire dans un ouvrage spirituel intitulé «Dans la Lumière de la Vérité, Message du Graal» de Abd-ru-shin. Cette conception du temps est certes très différente de celle que nous utilisons habituellement, mais elle se montre parfaitement exacte et va nous permettre de mieux comprendre ce qu’il est véritablement.



D’après cette conception, ce n’est pas le temps qui est en mouvement, mais nous. Nous avançons dans le temps, allons à sa rencontre. Celui-ci est immobile et demeure éternellement identique à lui-même. Les seules choses qui changent ce sont les formes. Ainsi, en avançant dans le temps et y découvrant toutes les formes qui s’y trouvent, nous enrichissons notre savoir et progressons intérieurement.



Nous sommes donc en présence de trois notions fondamentales. Premièrement, que le temps ne passe pas, mais est immobile. Deuxièmement, que ce n’est pas lui qui se déplace, mais nous qui nous déplaçons en lui. Et troisièmement, que ce qui change constamment, ce n’est pas le temps, mais ce sont les formes.



Faire le choix de vivre au présent, c’est vivre en pleine conscience. Nous prenons conscience de nos pensées et des émotions qu’elles engendrent au moment même.

Dès lors, il ne s'agit pas de refuser la pensée du passé et du futur, puisqu'elle nous est essentielle pour penser et parler, mais de ne plus nous identifier entièrement à elle



En conclusion, ne pas vivre dans le présent c’est vivre dans une illusion, il faut affronter la réalité et sa situation présente plutôt que de l’ignorer ou d’imaginer un avenir parfait ou tout simplement en glorifiant son passé. Il ne faut ni regretter le passé, ni s’inquiéter du futur : les deux nous appartiennent un jour ou l’autre. Cependant, même si le futur n’est qu’une projection via le passé, il est essentiel de se créer des buts afin de s’accomplir soi-même, même si le bonheur est incertain et suppose généralement autrui. Mais, à trop vouloir préparer le futur on oublie parfois de vivre présentement alors il faut simplement trouver un juste milieu à ce schéma et cesser de se limiter soi-même en se basant sur nos échecs. La question qui se pose alors est la suivante : « Peut-on faire des projets futurs en vivant l’instant présent ? »

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