Boule de suif

« Tout d’abord , Maupassant dénonce les comportements des bourgeois qui ne présentent aucune forme de solidarité avec Boule de suif.

D’une part , ces riches hypocrites agissent de connivence entre eux envers cette femme généreuse.

La comparaison «on prépara longuement le blocus, comme pour une forteresse investie» (l.43) confirme que ces gens de classe supérieure se coalisent gaiement ensemble contre elle, à la manière d’une armée qui trame une conspiration à leur ennemi.

De plus , l’ énumération «on régla le plan des attaques, les ruses à employer, les surprises de l’assaut, pour forcer cette citadelle vivante à recevoir l’ennemi dans la place» (l.45) permet d’observer le complot qu’ils préparent contre Boule de suif subrepticement à son insu en énumérant les stratégies qu’ils comptent manigancer afin de la sacrifier à l’antagoniste, tels des odieux .

D’autre part , Maupassant emploie de multiples circonlocutions qui font preuve de la mentalité française de cette époque.

La litote «de faire ça avec tous les hommes» (l.9) définit que Boule de suif a des rapports sexuels avec un nombre indéfini d’hommes.

Les bourgeois témoignent de la noblesse ainsi que de la politesse, donc ils n’osent point discuter ouvertement ce sujet.

Puisque dans leur temps, il s’agit d’un aspect totalement immoral.

De ce fait, ils jugent Boule de suif, ignorent sa dignité et l’attaquent par son rôle dans la société.

De même , la litote «il est peut-être privé depuis longtemps» (l.15) reflète que l’officier était dans l’incapacité d’avoir des relations intimes depuis quelque temps et que les bourgeois portent de la sympathie envers lui et ne saisissent pas le refus de cette prostituée.

Ensuite , Maupassant dévoile l’idéologie de ces sournois par des discours portant sur Boule de suif.

D’un côté , dans plusieurs passages, le narrateur illustre ces riches se déresponsabiliser de la situation de cette naïve prostituée, en se bafouant d’elle.

La périphrase «ces dames surtout trouvaient des délicatesses de tournures, des subtilités d’expression charmantes, pour dire les choses les plus scabreuses» (l.30) signifie qu’elles substituaient des réalités embarrassantes de leur temps par des mots plus au moins risqué à dire en public, afin de ne pas se faire interloquer parlant des jouissances physiques.

En effet, visant Boule de suif, elles n’ont pas le culot de lui lancer ces reproches librement en face.

Aussi , la périphrase « à son tour Loiseau lâcha quelques grivoiseries» (l.38) dénonce qu’il fait référence à des pratiques sexuelles et à la satisfaction du désir charnel, sans énoncer directement ses intentions érotiques.

Il n’ose, d’ailleurs, pas délibérer ce qu’il prône à cette généreuse femme, du fait qu’il est question d’un sujet impur de l’époque.

D’un autre côté , Maupassant profite de mettre à nu le pessimisme de la bourgeoisie.

Le champ lexical de l’humilité formé des mots «gueuse» (l.9), «mijaurée» (l.14), «morveuse» (l.14), «misérable» (l.23), confirment que ces nobles issues de la bourgeoisie démontrent un comportement, l’hypocrisie, opposant à leur statut social.

Malgré tout l’héroïsme de Boule de suif, ils se trouvent à l’avilir lorsque leurs intérêts personnels sont touchés.

De même , l’ emploi des guillemets , tel dans «cette misérable» (l.23), servent à rapporter des paroles de forme de bassesse morale dites à l’égard de la prostituée, derrière son dos.

Les discours cités sont majoritairement dans le but de blâmer cette sacrifiée ainsi que d’attaquer son honneur. En conclusion, dans sa nouvelle, Boule de suif , Maupassant met en évidence l’hypocrisie des bourgeois envers Boule de suif, manifesté en abondance dans leurs comportements et leurs discours.

Ces pessimistes se débarrassent d’elle en se moquant discrètement de sa fonction dans la société.

Pour ce fait, ces égocentriques la vendent amusement à l’ennemi tel des complices.

Ce récit réaliste du XIXe. »