Bosnie-Herzégovine (1997-1998)
Publié le 12/09/2020
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Bosnie-Herzégovine 1997-1998
Comme l'année précédente, 1997 a été une année électorale.
Les élections
municipales, reportées à plusieurs reprises, se sont tenues les 13 et 14
septembre.
Contrairement aux élections générales du 15 septembre 1996, qui
avaient confirmé l'hégémonie des trois partis nationalistes, musulman (Parti de
l'action démocratique - SDA), serbe (Parti démocratique serbe - SDS) et croate
(Communauté démocratique croate - HDZ), elles ont signalé leur essoufflement.
Dans la Fédération croato-musulmane, Selim Beslagic, président de l'Union
bosniaque des sociaux-démocrates (UBSD) et maire de Tuzla, a été réélu
triomphalement et le Parti social-démocrate (SDP, ex-communiste) a enregistré
une nette progression.
En République serbe, le SDS a été battu dans plusieurs
villes, à commencer par Banja Luka, l'agglomération la plus importante.
La défaite électorale du SDS s'est inscrite dans la crise qui a ébranlé la
République serbe, et qui a été l'événement politique majeur de l'année.
Les
dissensions entre partisans du respect des accords de Dayton (signés le 14
décembre 1995), conduits par la présidente de la République serbe Biljana
Plavsic, et partisans de leur contournement, rassemblés autour du représentant
serbe à la présidence collégiale bosniaque Momcilo Krajisnik, se sont en effet
soldées durant l'été par une crise ouverte menaçant de diviser la République
serbe en deux parties, l'une favorable à B.
Plavsic (Banja Luka), et l'autre
favorable à M.
Krajisnik (Pale).
Les pressions du haut représentant de l'ONU Carlos Westendorp et la médiation du
président yougoslave Slobodan Milosevic ont permis la tenue d'élections
législatives anticipées les 22 et 23 novembre 1997.
Celles-ci ont mis fin à
l'hégémonie du SDS favorable à M.
Krajisnik, ce parti recueillant 32 % des voix
contre 22 % à l'Alliance populaire serbe (SNS) fondée par B.
Plavsic, 20 % au
SDA et 17 % au Parti radical serbe (SRS).
La tentative du SDS et du SRS de
bloquer les travaux du nouveau Parlement a échoué et, le 17 janvier 1998, les
autres partis coalisés ont désigné comme Premier ministre le social-démocrate
indépendant Milorad Dodik.
Cette désignation a été saluée par les partis d'opposition de la Fédération
croato-musulmane, qui y ont vu le signe d'un épuisement des logiques
nationalistes et la promesse d'une réintégration politique de la
Bosnie-Herzégovine.
Pourtant, malgré les changements politiques intervenus, les
institutions communes sont restées paralysées par les conflits entre partis
nationalistes, les conseils municipaux ont tardé à se mettre en place dans les
municipalités contestées telles que Srebrenica ou Drvar, et le retour des
victimes du nettoyage ethnique est resté marginal.
L'arbitrage sur le statut
définitif de la ville de Brcko, prévu en mars 1998 et reporté pour la deuxième
fois, a illustré les difficultés du processus de paix dans un pays encore marqué
par trois ans et demi de conflit (avril 1992-décembre 1995), au cours desquels
plus de la moitié de la population a été déplacée.
La communauté internationale a accentué ses pressions en organisant
l'arrestation ou en obtenant la reddition de plusieurs criminels de guerre
recherchés par le Tribunal pénal international de La Haye, en décidant de
maintenir sa présence militaire après juin 1998, date de l'expiration du mandat
de la Sfor (Force de stabilisation), et en accordant au haut représentant de.
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