Bosnie-Herzégovine 1992-1993
Publié le 12/09/2020
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Bosnie-Herzégovine 1992-1993
Un an après la proclamation de son indépendance (référendum du 1er mars 1992,
date à laquelle a commencé la guerre) et sa reconnaissance internationale (5
avril), la République de Bosnie-Herzégovine s'est trouvée considérablement
rétrécie: guère plus de 10% de la superficie de l'ancienne république de la
Fédération yougoslave où s'est concentrée désormais la plus grande partie des
Musulmans (44% de la population).
Les territoires contrôlés par les autorités de
Sarajevo toujours assiégée, se sont réduits à une partie de la Bosnie centrale,
quelques enclaves en Bosnie orientale et la poche de Bihac au nord-ouest.
Les forces de la République serbe autoproclamée de Bosnie sous l'autorité de
Radovan Karadzic ont étendu leur zone d'occupation à environ 70% du territoire.
Les Croates de Bosnie, avec à leur tête Mate Boban, se sont, eux, retrouvés
contrôler 20% du territoire en Herzégovine.
Au sud-ouest, la communauté
"d'Herceg Bosna" (en Herzégovine occidentale), ébauche d'entité étatique croate
est entrée en conflit ouvert avec le gouvernement central comme en a témoigné la
multiplication des affrontements entre forces croates locales et armée
bosniaque.
La communauté internationale a semblé résignée à accepter cette réalité dessinée
par les armes et le plan serbo-croate de division de la Bosnie, en trois États,
de fait ethniques, plus ou moins confédérés.
Le 22 mai 1993, un an après
l'admission à l'ONU de la Bosnie-Herzégovine, les États-Unis, la Russie, le
Royaume-Uni, la France et l'Espagne rendaient public un "plan d'action commun"
entérinant de facto les conquêtes serbes, gelant les lignes de front et
instaurant 6 "zones de sécurité" (Sarajevo, Tuzla, Zepa, Gorazde, Srebrenica,
Bihac) placées sous la protection de "casques bleus" de la Forpronu (Force de
protection des Nations unies).
Le président bosniaque Alija Izetbegovic, après
s'être longtemps raccroché à la chimère d'une intervention internationale,
espérait au moins de la nouvelle administration américaine (installée en janvier
1993), une levée de l'embargo sur les armes pour la Bosnie.
Le premier objectif des Occidentaux a en fait été d'éviter une extension du
conflit.
Pour le reste, ces derniers se sont limités à garantir la poursuite
d'une politique d'aide humanitaire commencée le 29 juin 1992 avec l'ouverture
d'un pont aérien sur Sarajevo.
Elle s'est étendue à toute la Bosnie grâce aux
efforts du HCR (Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies) chargé de la
coordination des opérations humanitaires et grâce à la présence en Bosnie de 9
000 "casques bleus" de la Forpronu-2, déployés à partir de septembre 1992 pour
les convoyer.
Mais ni les États-Unis, ni surtout la France et le Royaume-Uni,
craignant pour la sécurité de leurs contingents sur le terrain, n'ont voulu
aller au-delà.
Le plan Vance-Owen, laborieuse et unique ébauche d'une solution globale pour la
Bosnie, a ainsi paru enterré huit mois après avoir été présenté à Genève (3
janvier 1993) par les deux coprésidents de la conférence de paix (Cyrus Vance,
envoyé spécial de l'ONU et Lord David Owen, représentant de la Communauté
européenne).
Il prévoyait le découpage de la république en 10 provinces très
autonomes, dont Sarajevo, capitale d'une très souple confédération réunissant
les trois "peuples" de Bosnie - Musulmans, Serbes et Croates.
L'idée était de
conserver au moins l'apparence d'un État bosniaque unitaire.
Les Croates (17% de.
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