Bosch (Juan)

« 1 / 2 ( 16 juin 1965 Série No 48 Fiche No 565 Bosch (Juan) 1· Les " constitutionnalistes » de Salnt-Domlngue ont pris les armes pour ramener au pouvoir Je président Bosch.

Cet homme d'Etat incarne, aux yeux de ses partisans, Jtl légalité, qu'un coup d'Etat militaire a bafouée pour maintenir d'archaïques privi­ lèges.

Au contraire, pour ses adversaires, c'est un homme dangereux qui allait livrer son pays à la subversion communiste.

2.

Juan Bosch, né à La Vega en 1909, est d'abord un des meilleurs auteurs Jatino­ amérlcalns de récits et de nouvelles («Deux Pesos d'Eau "• "Huit Contes ...

"La Fille de la Guayra »).

JI avait déjà écrit son roman, "La Maliosa "• quand il quitta la Répu­ blique dominicaine en 1937 pour combattre la dictature de Trujillo, comme beaucoup d'autres exilés dominicains.

Cet exil volontaire durera vingt-cinq ans.

Après un arrêt à Porto Rico, Bosch se fixe à Cuba (il épouse une Cubaine).

Il y fonde le Parti révo­ lutionnaire dominicain (PRO) avec son ami Angel Miolan, et, malgré les sollicitations de Trujillo qui envoie, pendant la guerre, une mission à Cuba pour persuader les exilés de.

rentrer, il se montre irréductible adversaire du dictateur.

Lié avec des militants cubains comme Soccaras, il participe à l'organisation des expéditions de Cayo-Confite (1947) et de Luperon (1949).

3.

Le coup d'Etat de Batista (1952) l'oblige à quitter Cuba et à mener une vie errante au hasard des changements politiques dans différents pays d'Amérique latine dont beaucoup font l'expérience des régimes autoritaires.

Il séjournera au Mexique, à Porto Rico, au Guatemala, en Bolivie, au Chili, aux Etats-Unis, surtout au Venezuela et à Costa Rica.

Ami de Betancourt et Haya de la Torre, il subit J'influence des libéraux latino-américains, entre en rapport avec les syndicats nord-américains, et, de révolu­ tionnaire impétueux, devient réformiste modéré, ce qui attire sur lui l'attention du Département d'Etat sous l'administration Kennedy.

4.

La chute du régime dictatorial lui permet de rentrer dans son pays en octobre 1962.

Son action politique, préparée de longue main lui assure 60 •t.

des suffrages aux éJections présidentielles de décembre 1962, premières élections libres depuis 1930.

Les réformes économiques et sociales modérées qu'il tente de réaliser (entre autres, le projet de réforme agraire) et sa volonté de garantir les libertés essentielles dressent contre lui d'anciens trujillistes et nantis.

Le coup d'Etat de septembre 1963 suspend sa Constitution et le renvoie en exil (il se trouve à San Juan de Porto Rico depuis 1964).

5.

Cet intellectuel que ses ennemis décrivent instable, égocentrique et entêté, a su htire partager à la majorité des Dominicains son idéal de justice sociale et de liberté Politique.

Mais, comme il a laissé aux communistes la liberté de s'exprimer (il les a pourtant combattus à J'occasion des grèves), l'extrême-droite a fait de lui un agent du communisme international, image acceptée par l'administration Johnson.

Selon Bosch, cette erreur est lourde de conséquences: "L'intervention américaine, a-t-il dit, a créé, en une semaine, plus de communistes qu'en cinq ans les Russes, les Chinois et les Cubains réunis.

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