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BOSCH

Publié le 17/05/2020

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« BOSCH vers 1450- 1516 L'ART de Jérôme Bosch, tel que nous le pouvons connaître à travers la quarantaine d'œuvres peintes et les quelques feuillets dessinés qui nous sont parvenus, est rempli de mystère et d'énig­ mes.

De l'homme, rien ne nous est connu avec précision, que la date de sa mort (1516), à Bois­ le-Duc, en Brabant septentrional, où il semble avoir passé toute sa vie.

Ce qui nous reste de son œuvre est tout ce que nous savons de lui.

Œuvre visionnaire, étrange et souvent énigmatique, dont les historiens sont très loin d'avoir percé tous les secrets.

Son art s'oppose à celui de ses grands prédécesseurs flamands plus qu'il ne le continue.

Il subsiste peu de choses chez Bosch de la vision paisible et solennelle des Van Eyck et des maîtres de la génération qui les suit: l'inquiétude a pénétré en ses ouvrages et elle s'y développe, le plus souvent, en une prolifération de formes et de créatures d'un fantastique intense.

Des humains à l'étrange comportement, des combinaisons bizarres d'éléments humains, animaux, végétaux, minéraux, en des êtres dont le caractère insolite est la marque de l'univers boschien, jaillissent et se mêlent en des compositions d'apparence chaotique.

MAIS rien n'est plus trompeur que cet apparent chaos.

Ces images grouillantes sont, en fait, subtilement équilibrées ou, importante nouveauté, savamment infléchies vers un déséquilibre rigoureusement contenu.

Mais surtout, toute cette iconographie aux dehors fantaisistes et irra­ tionnels est suprêmement cohérente: chaque détail correspond à une idée symboliquement ex­ primée, sans pour cela tendre vers l'idéogramme.

La forme couvre une pensée précise, mais elle se tient avec force au domaine plastique; elle reste pleine et vivante.

On peut parler ici d'une « forêt de symboles ».

Bosch a peint plusieurs fois la Tentation de saint Antoine et là est peut-être la clef de son œuvre.

Ces démons, ces monstres qui entourent le saint, ce sont les pensées qui le tourmentent, qui tentent de le détourner du chemin de son salut.

La peinture de Bosch est profondément théologique; mais il ne cherche pas à figurer les mystères de la foi: il peint, comme l'a écrit un de ses premiers commentateurs, les hommes « tels qu'ils sont à l'intérieur».

Image saisissante qui exprime bien le sens de la symbolique boschienne.

Ses ouvrages illustrent les thèmes de la folie humaine (la Cure de la folie, Madrid; la Nef des fous, Paris), sourde aux appels de la voix divine (Ecce Homo, Francfort), et prêtant l'oreille aux discours du Démon (l'Escamoteur, Saint-Germain-en-Laye; les Noces de Cana, Rotterdam; triptyque des Délices, Madrid), de la marche de l'homme du Paradis terrestre à l'Enfer (le Char de foin, Madrid; le Jugement dernier, Vienne), et aussi de ses luttes, parfois de ses triomphes sur le Tentateur (la Tentation de saint Antoine, Lisbonne, Madrid; tableaux d'ascètes, Venise, Gand, etc.; le Portement de croix, Gand).

C'est dans cet esprit tout médiéval que Bosch exprime symboliquement ces thèmes abs­ traits.

Son esprit, tout imprégné des doctrines des mystiques flamands du XIVe siècle et, en BOSCH Portrait présumé (par lui-méme).

Dessin ext~ait du « Recueil d' Arrtu .>>. »

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