Boris Vian: «cette histoire est vraie, puisque je l'ai inventée»
Publié le 21/12/2021
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«
Les romanciers font de telle façon que nous puissions croire à leur récit, même si celui-ci
n'est que pure invention.
Il arrive même parfois qu'ils ressentent eux-mêmes l'intime
conviction que leur histoire existe réellement de par la place qu'elle occupe dans leur
esprit.
Ainsi, Boris Vian, au travers de ces quelques paroles, «cette histoire est vraie, puisque je
l'ai inventée», ne m'apparaît ni mensonger ni trop orgueilleux.
Cette déclaration est
simplement fondée sur le fait qu'il est le premier à croire à sa réelle authenticité.
Est-il possible d'apprécier une telle liberté de la part du romancier ? Certains sont peut-
être enclins à se tourner vers des oeuvres ayant un lien plus étroit avec la réalité.
Certes, de prime abord, ces propos du romancier Boris Vian peuvent nous apparaître
quelque peu superficiels.
La réaction première est celle de la contradiction, cependant il
ne faut pas s'arrêter à la première impression donnée et tâcher de voir ce que ces mots
prononcés par l'écrivain représentent pour ce dernier.
Dans son esprit, son histoire vit; lorsqu'il la transcrit sur le papier, elle vit encore, et bien
que purement imaginaire, pourquoi ne pourrait-elle pas exister tout à fait ? L'écrivain
pense donc que son histoire, pour laquelle il a eu recours à l'imagination, a pu arriver en
d'autres temps, en d'autres lieux, en d'autres mondes, sans qu'il en soit informé.
C'est
en partie ce qui l'incite à croire à sa réalité.
Il ne fait nul doute dans l'esprit du romancier
que son histoire soit vraie, puisqu'il en est « l'instigateur », ses héros ne vivent que par
lui, il est le maître tout-puissant de son oeuvre.
Le but du romancier n'est pas seulement
de distraire les lecteurs, mais encore de les amener à croire en ce qu'ils lisent.
Afin d'y
parvenir, il doit donc en être convaincu d'abord lui-même.
A la lecture de L'arrache-coeur de Boris Vian, il est certes difficile au lecteur d'imaginer
cette histoire retranscrite dans la réalité, de par la présence d'éléments se rapprochant
trop du surnaturel : des enfants capables de voler, des chats parlants, «des murs de
rien»...
Mais il se conçoit fort bien que l'auteur croie très sincèrement à son roman, qui
malgré tout connaît un fond très proche du réel : l'éducation des enfants, un amour
maternel abusif...
La signification de vérité, d'exactitude, on ne peut la concevoir dans sa
totalité.
Quand Boris Vian déclare «cette histoire est vraie, puisque je l'ai inventée », il
exprime réellement une idée fort plausible.
A partir de quelques faits, le romancier est
libre d'y ajouter certaines notes des plus étrangères au monde du réel, sans pour cela
rendre son histoire totalement impossible aux yeux de son lecteur ; celui-ci peut même y
croire très fortement.
On peut nommer «réussite» le fait que le romancier puisse amener
ses lecteurs à croire à une histoire bien que celle-ci soit quelque peu éloignée de la
réalité.
Cependant, bien que concevant une liberté totale de l'écrivain vis-à-vis de son oeuvre, il
apparaît dans certains cas que le lecteur a quelque peine à assimiler certains types de
romans.
Admettant fort bien que le
romancier soit son seul maître, qu'il dispose de tous moyens pour écrire ce dont il
ressent le besoin, je ne peux cependant pas m'empêcher de rechercher des romans
ayant un rapport plus direct, plus complet avec la réalité.
Cela ne nécessite pas un
rapport total, mais une certaine analogie cependant.
Au travers de La Peste d'Albert Camus, le lecteur est tout entier à ce qu'il lit, bien que, se
référant à certaines notions historiques, il puisse apprendre que la peste n'a jamais eu
lieu à Oran.
Cependant, le récit sous forme de chronique nous semble réel ; ceci bien que
le fond de l'histoire, le fléau, la peste, ne se soit jamais manifesté.
Le lecteur aime bien
souvent «entrer dans le roman», s'assimiler aux héros et croire avant toute chose.
Ceci
explique donc que la majorité des lecteurs aiment les romans, bien qu'imaginaires,
pourvu qu'ils aient des liens avec la réalité.
Bien que ne cherchant pas à m'incruster dans
la peau du personnage, héros du roman, je cherche néanmoins des ouvrages auxquels je
suis toute prête à croire à la seule condition que leur histoire puisse advenir réellement,
qu'elle se trouve dans la mesure des possibilités.
C'est pourquoi mon goût est facilement
orienté vers la série concernant les Rougon-Macquart, d'Emile Zola.
Ces romans, d'un
réalisme accru, authentifié, charment par |s la facilité de se sentir intégré à leur propre
histoire.
Les romans de Zola ont toujours compté beaucoup ! d'adeptes, et ceci peut
s'expliquer d'une certaine façon : ce qui ne ressemble pas aux gens, ne les concerne pas,.
»
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