Bolivie 2003-2004 Enlisement dans la crise politique
Publié le 12/09/2020
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Bolivie 2003-2004
Enlisement dans la crise politique
Après les émeutes des 12 et 13 février 2003 contre le plan de r
éforme gouvernemental, les signes de
changement donnés par le gouvernement du président Gonzalo Sanchez
de Lozada (élu le 4 août 2002
par le Congrès) – rationalisation des dépenses de l’État
, remaniement ministériel – n’ont pas suffi à
enrayer la crise économique et l’érosion des institutions.
En 2
003, le déficit public a passé la barre des 8
% du PIB, le taux de chômage atteignait plus de 12 % et le sous-emplo
i 30 %.
En octobre 2003, une nouvelle explosion sociale a provoqué la chute d
u gouvernement de G.
Sanchez de
Lozada.
Le projet d’exportation du gaz vers les États-Unis par un
port chilien a en effet déclenché des
manifestations violemment réprimées par l’armée, avec un bil
an de 56 morts et des centaines de blessés.
Le conflit, auquel ont pris part différents secteurs (paysans, ét
udiants, vendeurs ambulants, associations
de quartier), a eu pour épicentre la région andine : l’Altipla
no puis El Alto, l’une des villes les plus pauvres
du pays.
Au-delà du litige sur l’accès à la mer avec le pays
voisin, les mouvements de protestation ont
révélé l’ampleur du malaise lié à l’échec du mod
èle néolibéral et au sentiment d’exclusion d’acteurs
multiples, qui exigent depuis l’an 2000 la convocation d’une Assem
blée constituante.
Face à la corruption endémique au sein de l'État et des municip
alités, c'est au nom d'une justice
communautaire et indienne que les habitants d'un village proche de La Pa
z, Ayo-Ayo, ont procédé au
lynchage de leur maire, métis, accusé de malversation financièr
e (15 juin 2004).
Ce meurtre est
emblématique de l'influence croissante d'une lecture de la réalité
en termes ethniques et polarisés (métis
vs.
indien).
Le 17 octobre 2003, le vice-président Carlos Mesa Gisbert (sans affi
liation partisane formelle) a succédé
au président démissionnaire, en appelant de ses vœux un pacte s
ocial et fiscal.
Son accès au pouvoir a
marqué un tournant depuis le rétablissement de la démocratie en
1982, puisqu’il a constitué son nouveau
gouvernement autour de personnalités indépendantes, faisant dispar
aître, du moins formellement, le
clivage traditionnel majorité-opposition.
L’accentuation de la pol
arisation au sein du Congrès depuis
l’élection présidentielle de 2002, reflétant à son tour u
ne radicalisation des demandes sociales, avait
rendu ce dernier inopérant.
Bien que cette mesure lui ait permis d’
obtenir la trêve des mouvements
sociaux (principalement du Mouvement vers le socialisme du défenseur
des cultivateurs de coca Evo
Morales), C.
Mesa gouvernait sans majorité parlementaire stable.
Le
20 février 2004, la Constitution a été
réformée, incluant désormais les figures de l’Assemblée c
onstituante et du référendum sur des sujets
d’enjeu national tels que l’avenir du gaz et la politique énerg
étique du pays (une consultation sur cette
question a été fixée au 18 juillet 2004).
Au cours de l’ann
ée, ce thème avait attisé les velléités
autonomistes de certaines régions riches en hydrocarbures..
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