Bolivie (1988-1989)
Publié le 12/09/2020
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Bolivie 1988-1989
La politique néo-libérale appliquée depuis 1985, si elle a perm
is de limiter l'inflation à un taux annuel de
20%, a aussi contribué à maintenir récession et chômage: en
1988, la croissance était de 2%, la balance
commerciale a connu un déficit de 200 millions de dollars.
Cependant, la remontée des cours de l'étain sur le marché mondi
al et la remise en marche, après deux
ans d'interruption, du complexe de Huanuni qui devrait permettre à la
production de passer de 10 300
tonnes en 1988 à 15 000 tonnes en 1989, laissait prévoir une amé
lioration de la situation économique.
Celle-ci n'a pourtant pas été suffisante pour assurer une nette vi
ctoire à Gonzalo Sanchez de Lozada,
candidat du parti au pouvoir, le Mouvement nationaliste révolutionnai
re (MNR), aux élections générales
du 7 mai 1989.
Avec 22,98% des voix, il est arrivé en tête, devant
le général Hugo Banzer de l'Action
démocratique nationaliste (ADN, 22,61%).
Quant à Jaime Paz Zamor
a du Mouvement de la gauche
révolutionnaire (MIR), il n'a eu que 19,56% des suffrages.
Les peti
ts candidats, le brasseur Max
Fernandez ou le poujadiste métis Carlos Palenque ont brouillé les
cartes et fait que l'élection (comme en
1985) devait se décider, selon la Constitution, par un vote du Congr
ès prévu le 6 août 1989.
En ce qui
concerne la Gauche unie, qui a refait son unité en août 1988 pour
soutenir le leader de Bolivie libre,
Antonio Aranibar, son score (7,18%) est resté médiocre, même
si l'on ajoute celui du Parti socialiste
(2,52%).
Pour regagner du terrain, la Gauche unie compte tirer partie de l'impopu
larité croissante de la présence
de plus en plus manifeste des États-Unis.
En effet, après avoir pr
is le prétexte de la lutte contre les
trafiquants de drogue depuis 1986, des troupes américaines - trois ce
nts soldats - travaillent depuis
février 1989 à l'agrandissement des pistes de l'aéroport de Pot
osi, sans doute dans le but de faire de la
Bolivie la plaque tournante de leur présence militaire dans le Côn
e sud.
Le déclenchement d'opérations de
guérilla par des groupes qui se réclament de Sentier lumineux (gu
érilla péruvienne) ou de l'Armée de
libération nationale (ELN colombienne), héritière de la geste
du Che Guevara, pourrait précipiter les
événements..
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