Bolivie (1986-1987)

« file:///F/Lycée/angui/1/449979.txt[12/09/2020 03:40:08] Bolivie 1986-1987 En Bolivie, le gouvernement du président Victor Paz Estenssoro a pour suivi en 1987 la mise en place d'une politique ultralibérale appuyée par le FMI.

Il s'agit d'un p lan cohérent et à long terme soutenu non seulement par les élus de son parti, le Mouvement nationaliste rév olutionnaire (MNR), mais aussi par ceux de l'Action démocratique révolutionnaire (ADN) dont le lead er - l'ex-dictateur Hugo Banzer (1971- 1978) - apparaît comme le dauphin du président en exercice.

Ce plan implique une politique radicale de dénationalisation de l'é conomie, en particulier la fermeture des grandes mines d'étain, métal dont le coût de production est é levé et dont les cours se sont effondrés sur le marché mondial.

La production bolivienne, qui était de 30 000 t onnes en 1977, ne sera plus que de 2 200 tonnes en 1987.

Vingt mille mineurs, sur les trente mille de l'entre prise d'État COMIBOL, ont été ainsi brutalement mis à pied, et sont venus grossir les rangs des trente mi lle licenciés provenant d'autres entreprises du secteur public.

La Centrale ouvrière (COB), privé e de sa base sociale organisée et minée par ses contradictions, a été incapable de s'opposer à cette po litique.

L'objectif du gouvernement, après avoir jugulé l'inflation (50% c ontre 15 000% fin 1985), "privatisé" l'économie et réduit à l'impuissance les syndicats, est de fair e appel aux investisseurs étrangers pour exploiter de nouvelles ressources minières dont le sous-sol est riche : en particulier le lithium et l'or.

Mais peu de candidats se sont manifestés et les exportations de gaz n aturel, l'appui donné aux productions agricoles des zones tropicales et les crédits du FMI ont été impuissants à freiner la détérioration de l'économie.

Le PIB a baissé officiellement de 3% en 1986 (sa chute devait être plus importante en 1987), les exportations n'ont été que de 400 millio ns de dollars (contre 700 les années précédentes) et le chômage a touché 20% de la population ac tive.

Dans ces conditions, la production de cocaïne constitue un véritab le ballon d'oxygène pour l'économie.

Les revenus de la drogue qui restent dans le pays représentent de 500 à 800 millions de dollars, et cette activité fait vivre directement 600 000 personnes.

Le plan triennal v isant à l'éradication et à la substitution des cultures de coca ne pourrait être suivi d'effets - le gouvernemen t lui-même en convient - que si la Bolivie recevait une aide considérable de la part des États-Unis e t de la communauté internationale.. »