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Bolivie (1983-1984)

Publié le 12/09/2020

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« file:///F/Lycée/angui/1/449976.txt[12/09/2020 03:40:08] Bolivie 1983-1984 En Bolivie, les dictatures militaires ont légué au gouvernement de l'Union démocratique populaire (UDP) dirigé par le président Hernan Siles Suazo, au pouvoir depuis octo bre 1982, une économie à la dérive minée par la corruption et le trafic de la drogue.

Mais le nouveau po uvoir de gauche avait les mains relativement libres: à l'extérieur grâce à la solidarité des pays socialistes, de l'Europe et même des États- Unis, préoccupés par l'augmentation constante de la production de cocaïne ; à l'intérieur grâce à l'appui critique de la puissante Centrale ouvrière bolivienne (COB).

L'échec de l'UDP a donc d'abord été politique, les partis au go uvernement se préoccupant davantage de gagner chacun des positions à l'intérieur de l'appareil d'État que de l'élaboration d'une stratégie commune.

Une première crise éclatait en janvier 1983, lorsque le M ouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), qui avait la responsabilité de la gestion économique, quittait le gouvernement et se séparait de l'UDP.

Puis, en juin-juillet, le MNR-I, parti du prési dent Siles était à son tour secoué par de graves dissensions.

Chacun des changements de gouvernement (cinq au 19 février 1984), malgré le maintien de la présence du Parti communiste, a marqué un glissemen t à droite qui l'a éloigné des positions de la COB, son seul véritable soutien face à l'armée. Cette instabilité politique n'a pas permis de définir une straté gie cohérente pour faire face à une crise aggravée par une situation climatique catastrophique: en 1983 la prod uction a diminué de 6%, l'inflation s'est maintenue au niveau de 320%, le dollar qui valait 44 pesos en octo bre 1982 en valait un an et demi plus tard 500 au cours officiel et 1 800 sur le marché parallèle.

Le gouvernement a constamment oscillé entre la soumission aux exigences du Fonds monétaire international ( FMI) afin d'obtenir de nouveaux prêts (qui n'ont d'ailleurs pas été accordés en 1983) et l a recherche d'un accord avec les syndicats: ces derniers, après avoir obtenu le 9 septembre 1983 la cogestion de l'en treprise qui gère les mines nationalisées (la COMIBOL), ont arraché en février 1984 une a ugmentation de salaire de 57% et un blocage des prix durant quatre mois.

Ces mesures revenaient partiellemen t sur le plan d'austérité de novembre 1983: dévaluation du peso de 150%, hausse du prix de l'essen ce et des produits de première nécessité.

Mais en avril 1984, le gouvernement tentait à nouveau d'imposer un pl an d'austérité, prévoyant une dévaluation de 300%, une hausse des prix, etc.

Pour l'appliquer, le g ouvernement a certes reçu le renfort du MIR, qui a réintégré la coalition gouvernementale.

Mais il r encontrait sur sa gauche l'hostilité des syndicats, et sur sa droite un regain des complots militaires appuyés par l'opposition.

L'élément nouveau dans cette conjoncture était l'importance pri se par la Confédération paysanne dirigée par Jenaro Flores, qui lors de son second Congrès en juin 1983 a affi rmé la nécessité d'en finir avec la situation "coloniale" qui règne en Bolivie et d'exiger que "les major ités nationales, aymara et quechua" participent à l'exercice du pouvoir.. »

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