Black Power
Publié le 16/05/2020
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«
1 / 2 9 novembre 1966 Série C-2 Fiche No 1441
Black Power
1.
Pendant la marche des Noirs américains à travers l'Etat du Mississipi, en JUin 1966, un nouveau mot d'ordre fut lancé par Stokely Carmichael, président du Comité
de coordination des étudiants non violents (Student Non Violent Coordinating Com mittee, SNCC): "Black Power!» (Pouvoir noir!).
Depuis, ce slogan ambigu, repris par le CORE (Congress of Racial Equality) et son président Floyd McKissick, exalte les
foules noires et inquiète les Blancs.
2.
Le succès du slogan témoigne de l'Impatience des Noirs et de leur prise de
conscience.
Pour ceux qui l'ont lancé, les Noirs doivent refuser des droits octroyés,
proclamer leur fierté d'être noirs (et, en conséquence, ne pas admettre une supériorité
blanche), constater
la faillite de la non-violence et manifester leur méfiance à l'égard
du libéralisme blanc.
L'intégration, but suprême du Mouvement pour les droits civi
ques (qui réunit un grand nombre d'associations sans grande homogénéité), est
dénoncée par Carmichael comme un subterfuge.
3.
Pourtant les promoteurs de " Black Power» se défendent d'attiser chez les Noirs la haine des Blancs et de remplacer un racisme par un autre.
Ils acceptent même
l'appui des Blancs à condition que ceux-ci « restent à leur place "· Ils ont élaboré un
programme en six points: pouvoir politique par un parti séparé (tel le Parti des « panthères noires " fondé par Carmichael à Lowndes en Alabama) ou dans une
coalition; pouvoir économique; nécessité pour les Noirs de se donner une meilleure opinion d'eux-mêmes; accroissement de l'autorité des dirigeants; renforcement de la loi fédérale et cessation des brutalités policières; formation d'ententes entre les consommateurs noirs.
4.
Le programme « Black Power» et ses résonances ont alarmé les dirigeants des
associations modérées, telles l'Association nationale pour le progrès des gens de
couleur (National Association for the Advancement of Colored People, NAACP) qui
compte 500 000 membres et la National Urban League.
Le 14 octobre 1966, sept diri geants du Mouvement pour les droits civiques ont rejeté le slogan " Black Power "·
Ces dirigeants modérés, ainsi que le pasteur Martin Luther King, sont attaqués par
les tenants du « Black Power" qui les appellent avec mépris des Toms (allusion au
héros de "La Case de l'Oncle Tom»).
Ainsi le nouveau slogan divise les Noirs qui
luttent pour l'égalité raciale.
5.
Si les grands mouvements comme CORE et SNCC lui attribuent un sens qui exclut un recours systématique à la violence, les petites associations noires violem
ment nationalistes des ghettos comme les Black Muslims, le considèrent comme la justification des émeutes et un appel à les renouveler.
D'autre part, les Blancs favo
rables au Mouvement se montrent moins empressés à l'aider financièrement, et un sent:ment raciste apparail, surtout chez les Blancs les plus déshérités naguère
indifférents.
Enfin certains font remarquer, comme le président Johnson, que les 21 millions de Noirs ne représentent que 10,5% de la population américaine et que,
par conséquent, ..
Black Power " ne peut signifier grand-chose.
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