Birmanie (Myanmar) 1990-1991

« file:///F/Lycée/angui/1/449964.txt[12/09/2020 03:40:07] Birmanie (Myanmar) 1990-1991 L'année 1990-1991 a été celle d'une répression politique tot ale.

L'annonce, le 2 juillet 1990, des résultats des élections du 27 mai donnant 396 sièges sur 485 à la Ligue n ationale pour la démocratie (LND, opposition) et seulement 10 au Parti de l'unité nationale (PUN, for mé par les militaires) a été suivie par un décret conférant tous les pouvoirs à la junte jusqu'à ce que soit rédigée une nouvelle constitution.

Cette décision s'est heurtée au refus de la LND qui a exigé, po ur le 18 septembre 1990 au plus tard, c'est-à-dire pour le deuxième anniversaire du coup d'État du gé néral Saw Maung, que le pouvoir soit transféré à la nouvelle Assemblée nationale.

Le 8 août, 1 000 étudiants et bonzes sont descendus dans les rues de Mandalay pour commémorer la journée de l'insurrection populaire de 1988; la répression a fait 4 morts.

Le 6 septembre 1990, l'Organisation des jeunes bonzes a proclamé l'excommunication des for ces armées.

Ce mouvement de protestation, rapidement suivi par les 80 000 bonzes de Mandalay, s'est ensuite étendu aux États shan et kachin avant d'atteindre la capitale, Rangoun.

En même temps, le pré sident par intérim de la LND, Kyi Maung, et le secrétaire général, Chit Khaing, étaient arrê tés.

Le 18 septembre, une centaine d'étudiants entamaient une grève de la faim à la prison d'Insein, à 15 kilo mètres au nord de Rangoun; l'intervention de l'armée, le 25, provoquera plusieurs morts et une quarantaine de b lessés.

Le 15 octobre, les bonzes exigèrent des excuses télévisées de la part du général Saw Maung, la libération des prisonniers politiques et la transmission du pouvoir à la LND.

Quelques jours plus tard, l'a rmée lançait des raids contre près de 160 temples de Mandalay et arrêtait entre 200 et 350 bonzes.

De nombr eux bonzes durent quitter Mandalay pour se réfugier dans d'autres villes.

Le 20 novembre 1990, enfin, Kyi Maung et Chit Khaing étaient condamnés à dix ans de prison.

Le 18 décembre, au quartier général des Karen de Manerplaw, sur la frontière thaïlandaise, était proclamé un "Gouvernement national de coalition de l'Union de Birmani e" (GNCUB) avec Sein Win, président du Parti national pour la démocratie (PND), comme "Pre mier ministre".

Les Kachin et Karen chrétiens lui apportèrent leur soutien sans toutefois y participer .

C'était la première fois qu'ils s'alliaient à un mouvement politique de l'ethnie birmane (la LND s'était elle-mê me opposée à leur demande de création d'un État fédéral au sein duquel ils auraient pu jo uir d'une certaine autonomie).

De 1988 à 1990, l'armée birmane est passée de 170 000 à 230 000 hommes.

Elle a aussi amélioré son armement.

Ainsi, en octobre 1990, elle a commandé six avions G4 à la Yougoslavie et vingt hélicoptères à la Pologne.

En novembre, elle a passé un contrat de 1,2 milliard de d ollars avec la Chine pour acheter, entre autres, douze avions F7 (copie du Mig 21 soviétique), douze F 6 (copie du Mig 19), et soixante blindés.

Au plan économique, la junte a fermé le pays et a choisi de vivre en autarcie.

Les échanges commerciaux, se montant à 2 milliards de dollars en 1990, se sont fai ts principalement avec la Chine qui fournit les produits manufacturés en échange de bois, rubis et jad e.

Après avoir annoncé, en septembre 1990, ne vouloir conserver le po uvoir que pour deux ans, la junte, en avril 1991, a déclaré son intention de ne pas le transmettre, dans un futur prévisible, à des partis politiques qualifiés d'"irresponsables".. »