Biographie de FOURIER (Charles-François-Marie).
Publié le 16/05/2020
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FOURIER (Charles-François-Marie).
Né à Besançon en 1772, mort à Paris en 1837. Fils d'un drapier, il entra dans le commerce et tint une épicerie de denrées coloniales à Lyon.
Il commença d'exposersa théorie économico-philosophique dès 1808, s'installa à Paris eu 1826, et s'entoura de disciples, dont quelques-uns fondirent un phalanstère à Condé-sur-Vesgre.
il fut l'un des grands réformateurs sociaux du nixe siècle.
Sonsystème doit remplacer le système économique inhumain en vigueur et assurer le bonheur immédiat de l'humanité.L'harmonie universelle règne dans le inonde.
Après la sauvagerie, le patriarcat, la barbarie et la civilisation,l'humanité parviendra au garantisme, qui sera l'harmonie totale.
La passion est le principal levier de l'humanité, etl'attraction passionnelle est une loi.
Il y a douze passions et huit cent dix caractères.
La phalange, cellule de basede la future société, sera donc constituée de seize cent vingt personnes.
Intérêts et sentiments seront harmonisés; le travail sera attrayant.
La terre entière sera un seul empire unitaire, la liberté individuelle sera sauvegardée, l'eaude mer sera comestible, etc.
Malgré des obsessions et des bizarreries, Fourier est un véritable précurseur dusocialisme, et ses théories affectives et sexuelles font de lui un lointain ancêtre de Freud.
François-Marie-Charles Fourier, père des phalanstères et inventeur de “ l'industrie attrayante et combinée ”, avaitune idée très haute de son génie, qui l'autorisait à affirmer que sa théorie de “ l'harmonie universelle ” confondait “vingt siècles d'imbécillité politique ”.
Il n'en reconnaissait pas moins qu'il était “ illitéré ”, attribuant sans doute àcette particularité l'avantage d'avoir été protégé des stigmates culturels de la “ civilisation ” qu'il abhorrait.
Comteportait au crédit des prolétaires un privilège analogue.
Né à Besançon, d'une famille de marchands de drap, il dutentrer dans le commerce, après des études banales au collège de sa ville natale.
Il fut caissier, courtier, “ sergentde boutique ”, épicier en denrées coloniales, à Lyon.
Il s'indigna d'avoir “ à servir les fourberies des marchands ”.
Ilraconte qu'en 1799, on le chargea de couler une cargaison de riz avarié qui avait stockée dans l'intention demaintenir les prix.
En 1803 et 1804, il publie quelques articles dans le “ Bulletin de Lyon ”.
L'un d'eux porte déjà sur “l'harmonie universelle ”.
Son premier grand ouvrage : La Théorie des quatre mouvements et des destinées généralesdate de 1808.
En 1815, recueilli par ses sœurs, il peut travailler librement.
En 1822, parait le Traité d'associationdomestique (Besançon et Paris) que ses disciples intitulèrent Théorie de l'unité universelle.
En 1829, paraît un nouvelouvrage : Le monde industriel ou Invention du Procédé d'industrie attrayante et combinée distribuée en sériespassionnées.
Ces travaux ne touchèrent pas le grand public.
Un petit groupe d'admirateurs et d'amis constituèrentcependant une école fouriériste qui, en 1832, eut son journal : “ Le Phalanstère ”.
En 1835-1836, Fourier donnaitson dernier ouvrage : La fausse industrie morcelée, répugnante, mensongère et l'antidote, l'industrie naturelle,combinée, attrayante, véridique, donnant quadruple produit.
Fourier mourut à Paris en 1837.
On ne peut pas dire que son œuvre soit d'un philosophe.
Il lui manque l'équilibre, l'information, l'ordonnance, larigueur dialectique.
Ce qu'on ne trouve pas chez Fourier est moins grave que ce qu'y découvre le lecteur le plusbienveillant : un goût inquiétant pour la cocasserie, une tendance constante aux combinaisons imaginaires les plusextravagantes, une obsession quantitative dont nous savons qu'elle correspondait à une manie trop symptomatique.En dépit de ces travers que beaucoup tiennent pour des tares, Fourier occupe une place de premier plan parmi les “réformateurs sociaux ” du XlXe siècle.
Sous le nom de “ civilisation ”, il a dénoncé avec une virulence prophétiqueles méfaits d'une “ industrie ” inhumaine, étrangère aux besoins et aux sentiments de ceux qu'elle prétendait servir.La société doit être organisée pour l'homme et non contre lui.
Le procès de la “ civilisation ” chez Fourier évoquebien souvent celui du “ capitalisme ” chez Marx.
Le seul moyen de dépasser la “ civilisation ” asservissante, c'est “l'association ”, formule de l'harmonie des intérêts et des sentiments.
Les “ passions ” ne doivent pas être brimées.Elles constituent le plus puissant levier de l'ordre humain.
La doctrine de Fourier peut être considérée comme uneforme caractéristique du “ socialisme utopique ”.
Fourier cependant n'a pas fondé d'Église comme les saint-simoniens.
Il a lancé une idée pratique, en son principe du moins, que l'École “ sociétaire ”, avec Victor Considérant,s'est efforcée de répandre et de développer.
L'économiste Charles Gide n'a pas hésité à voir en Fourier unprécurseur de génie du coopérativisme.
Sur un plan différent, d'autres le rapprochent de Freud, à titre de pionnierde la libération affective et sexuelle.
Il ne serait peut-être pas abusif de voir en lui un des premiers prophètes dusalut par la grâce de la “ spontanéité ”, chère à J.-L.
Moreno, l'apôtre du psychodrame.
Œuvres principales : La théorie des quatre mouvements et des destinées générales (1808), Traité de l'association domestique et agricole (1822), Le monde industriel ou invention du procédé d'industrie attrayante et combinéedistribuée en séries passionnées (1829), Pièges et charlatanisme des deux sectes de Saint-Simon et d'Owen (1831),La fausse industrie morcelée, répugnante, mensongère et l'antidote, l'industrie naturelle, combinée, attrayante,véridique, donnant quadruple produit (1835-1836)..
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