Biélorussie 1997-1998
Publié le 12/09/2020
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Biélorussie 1997-1998
Renforcement de l'ordre public, surveillance politique et reprise éco
nomique dirigée résumaient, à la mi-
1998, la situation en Biélorussie.
La politique du président Alexa
ndre Loukachenko, élu en 1994, a permis
de contrôler la criminalité, de maintenir un certain niveau pour l
a santé publique, de faire rentrer les
impôts et de verser les salaires.
Le président a ainsi tiré pro
fit de son administration (la " Vertical ") qui
jouit d'un budget discrétionnaire et contrôle toutes les nominatio
ns et la vie publique locale.
La relative stabilité du pays a permis au pouvoir de conserver l'appu
i de l'opinion, mais celui-ci a
manifesté une nervosité grandissante vis-à-vis de toute opposit
ion.
Arrestations et brimades ont touché
militants des droits de l'homme, journalistes, opposants nationalistes o
u communistes, anciens
parlementaires ou hauts fonctionnaires.
Ainsi l'arrestation pendant deux
mois, en juillet 1997, de Pavel
Cheremet, un journaliste de la télévision russe, a failli remettre
en question le rapprochement engagé
avec le Kremlin.
L'opposition, grandissante, a par ailleurs mobilisé
à plusieurs reprises des milliers de
manifestants.
Le Conseil de l'Europe n'envisageait toujours pas de reconnaître, à
la mi-1998, le Parlement nommé en
1998 et l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopératio
n en Europe) a engagé des négociations
ardues avec Minsk.
Le processus d'élargissement de l'Union européenne a en fait condu
it la Pologne à verrouiller sa frontière
orientale, repoussant la Biélorussie vers la Communauté d'États
indépendants (CEI).
En juin 1998, A.
Loukachenko a fait monter la tension en expulsant les ambassadeurs ét
rangers de leurs résidences dans
la banlieue de Minsk.
Les exportations vers la Russie ont augmenté de
40 % en 1997.
La reprise
économique s'en est trouvée facilitée et, selon les chiffres of
ficiels, le PIB a connu une hausse
spectaculaire, de même que la production et les échanges.
Le taux
d'inflation est en revanche remonté à
63 % en 1997.
La baisse soudaine en février 1998 du taux de change, d
'environ 30 %, a constitué un
signal d'alarme pour A.
Loukachenko, qui a réagi en ordonnant à so
n ministre de le faire remonter.
Pour
certains observateurs, le " socialisme de marché loukachiste " a prod
uit un miracle économique qui
permet de relancer l'économie, d'autres pensent plutôt que ce n'es
t qu'un mirage qui retarde la
modernisation de l'appareil productif..
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