BICHAT Marie-François-Xavier (1771-1802)né à Thoirette, mort à Paris, l'auteur du
Publié le 17/05/2020
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BICHAT Marie-François-Xavier (1771-1802) né à Thoirette, mort à Paris, l'auteur du Traité des membranes (18oo), des Recherches physiologiques sur la vie et la mort ( 18oo) et de 1 'Ana tomie générale (1801), en 30 années de vie, transforme l'anatomie, fonde
l'histologie et, par sa réflexion physiolo
giste, rompt avec l'esprit moniste qui
était celui des idéologues pour reconnaître, dans les phénomènes de la vie, une dualité
fondamentale : l'organique et l'animal.
Dualité qui, méditée par
les psychologues, transformera l'analyse unique de type condillacien en une méthode multiple,
qui s'4force de cerner, par de nombreuses approches, un fait unique.
En anatomie
(l'anatomie, jusqu'alors, était organolo gique, c'est-à-dire ne parvenait pas à
dominer l'unité du corps), il dégage les notions de membrane, puis de tissus,
qui participent à la formation des diffé
rents organes : l'anatomie devient géné
rale, l'étude des tissus s'effectue au niveau des tissus eux-mêmes et non plus des organes.
Physiologiste, il formule sa doctrine des « propriétés vitales » dans cette définition : « la vie est l'ensemble des fonctions qui résistent à la mort ».
En d'autres termes, la vie est l'ensemble des propriétés vitales qui résistent aux
propriétés physiques.
Il distingue en outre la vie organique de la vie animale : l'une s'exerce de manière continue, par des organes non symétriques,
soustraits à l'influence de l'habitude;
elle est à l'origine des passions, colère ou crainte; l'autre est intermittente,
s'exprime à l'aide d'organes symétri
quement répartis; on y découvre l'origine de l'entendement et de la volonté; ce sont les fonctions sensorielles et motrices,
qui, pour Maine de Biran, seront suscep tibles d'habitudes.
Bichat, dont l'œuvre fut celle d'un « classificateur »,féconde, par l'esprit même de ses classifications, ce qui sera la recherche psychologique
d'un siècle.
MAINE DE BIRAN (1766-1824) (Voir page 234.)
LAROMIGUIÈRE Pierre (1755-1837) Condillacien dissident, est un précurseur, avec Royer-Collard, du courant spiritua
liste qui se développa en France par réaction contre l'idéologie.
Il est l'auteur des Leçons de philosophies (1815), qui reproduisent son cours de 1 8 1 1 à la
Faculté des Lettres de Paris.
ROYER-COLLARD Pierre-Paul (1763-1843) membre de la commune de Paris en 1792, député aux Cinq-cents en 1797, indicateur de Louis XVIII de 1797 à 1803, fut homme politique avant d'être
philosophe; il représente, avec Laromi-
guière, la réaction spiritualiste contre le sensualisme condillacien; son cours d'ou verture à la Faculté des Lettres de Paris {où il prqfessa de 1811 à 1814) fut publié en 1813.
AMPÈRE André-Marie (1775-1836) Né à Lyon, mort à Marseille.
On affadirait Ampère en disant de lui qu'il
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est une figure attachante : non seulement il est le physicien de l'électromagnétisme,
mais il est philosophe, sans renier une culture des plus classiques.
Un esprit
universel qui n'est asservi ni aux modes, ni à la masse de ses connaissances.
Deux
classifications, celle des phénomènes psy chologiques et celle des sciences ( 1 834), répondent à un souci philosophique, qui
survit aux problèmes de la genèse et à
celui du transformisme : classifications
qui sont celles de « corps simples », définis en même temps que classés.
Mais,
à la base de cette œuvre classificatrice, il y a une réflexion sur le raisonnement,
niant la thèse de l'identité condillacienne,
dépassant ce qu'avaient décrit Descartes
et Locke pour en pénétrer la nature.
Identité entre sensible et intelligible :
faiblesse de Condillac; construction
rationnelle et subjective : écueil du phénoménisme kantien.
L'important, dans le raisonnement, ce ne sont
pas les termes, c'est le rapport qui lie ces termes, et qui seul peut rendre compte d'un raisonnement progressif : rapport
saisi par intuition (Cf.
Descartes
« Regulae »}, dont la nature reste à
déterminer : là s'était arrêté Descartes.
Le mathématicien, chez Ampère, songe aux rapports indépendants des choses unies : rapports nouménaux, indépendants des phénomènes sensibles, mais dont les
lois de coordination sont semblables.
Ainsi se trouve résolue l'opposition du « soleil-sensible » et du « soleil-intelli
gible ».
En psychologie, la « synthétopsie », c'est-à-dire l'intuition des rapports indé
pendants des termes, atteint les trois
rapports fondamentaux : l'étendue, la
causalité,
les rapports de classification.
Ainsi se trouve atteint un « moi nou
ménal », permanent, condition de la connaissance « scientifique » du moi
phénoménal.
JOUFFROY Théodore (1796-1842)
né aux Pontets, mort à Paris, est l'auteur
de: Du beau et du sublime; De la cau salité (1816) ; Comment les dogmes
finissent (1822); d'un Cours d'esthé tique (1843) et d'un Cours de droit naturel.
Romantique et universitaire
tout à la fois, Jouffroy ne laisse pas,
contrairement à son maître, Victor Cousin, une œuvre homogène.
Romantique, il
est hanté par le problème de la destinée :
à l'origine, sans doute, le déséquilibre
né de la perte d'une foi chrétienne
l'entraîne à affirmer la valeur absolue du principe de finalité; si rien dans la
nature n'échappe à la finalité, l'homme
n'est pas
en vain, et retrouve un sens, perdu avec la foi.
De même, la religion
tout entière doit, dans l'avenir, être remplacée par la philosophie : on pense
à l'état positif d'Auguste Comte; la
philosophie peut bien s'appeler alors
positivisme,
elle ne saura pas échapper à la religiosité et d'une époque et d'un homme.
Cependant la finalité est, pour
Jouffroy, un problème insoluble : de la
destinée, on ne peut rien savoir, sinon
qu'elle est; cette certitude vide apaise
l'homme, tout en fondant des vérités
particulières et relatives : les métaphy
siques, les religions, les droits.
Univer- sitaire, Jouffroy
donne, dans ses cours, des aperçus en différents
domaines : il réclame une psychologie fondée en certi
tude, comme la physique; et tout en reconnaissant que le fait psychologique est une donnée du moi, cause inséparable, il refuse, avec Cousin, contre les idéologues, que le fait psychologique soit révélation
d'une réalité substantielle, le moi.
Son Cours de droit naturel démontre l'apparition successive des facultés en l'homme : des tendances à la liberté, de la
liberté à la Raison, capable de retrouver le problème de la destinée.
En esthétique, il pense à une spécificité non seulement du beau, mais surtout du jugement, de l'état que suscite en nous la contemplation du beau : « région mystérieuse qui touche à la destinée humaine ».
COUSIN Victor (1792-1867)
est la figure la plus représentative du spiritualisme éclectique qui devait devenir, sous la Monarchie de Juillet, la doctrine officielle del' Université; les trois préfaces des Fragments de philosophie con temporaine (1826, 1833, 1838) en donnent le résumé le plus intelligible.
Victor Cousin a cherché, dit Sainte-Beuve,
à fonder une école de philosophie « qui ne choquât point la religion...
qui en fût indépendante, souvent auxiliaire ...
mais encore plus protectrice...
»
BORDAS-DEMOULIN J.
B.
(1798-18 59)
dont la
vie misérable fut tout entière adonnée aux choses de l'esprit, perpétue en philosophie (Mélanges, 1846) la
tradition du « Cartésianisme » ( 1843) et en théologie, celles du gallicanisme et du jansénisme.
Les Essais de réforme catholique (1856), où il s'oppose
à Proudhon, tentent une conciliation des principes de la Révolution avec le Christianisme.
MARET L'abbé (1804-1884)
fut nommé évêque de Vannes en 186o, charge dont il se démit avant d'avoir obtenu ses bulles, puis évêque in partibus de Sura; il se signala par son opposition
à la définition de l'infaillibilité pontifi
cale.
Par ses ouvrages : Essai sur le Panthéisme (184o), Théodicée chré tienne (1844), Maret est, avec le Père Gratry, le promoteur d'un rationalisme chrétien opposé au rationalisme qfficiel de l'Université.
GRATRY Le Père
(18os-1872)
directeur du collège Stanislas en 1840, fut aussi aumônier de l'Ecole Normale
où, en 1851, sa Lettre à Mr.
Vacherot, alors directeur de cette institution, fut cause de la destitution du destinataire.
Dans ses ouvrages, le Père Gratry a
remis en honneur la tradition rationaliste et mystique de l'ordre de l' Oratoire, qu'il devait pourtant abandonner à la suite de son opposition à la définition du dogme de l'infaillibilité pontificale..
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