Biafra

« 1 / 2 Biafra La sécession du Biafra se termine en janvier 1970 par la défaite des sécessionnistes devant l'armée fédérale du Nigeria, après 31 mois de l'une des guerres civiles les plus cruelles du xxe siècle, soldée par plus de deux mil­ lions de morts, dans leur immense majorité civils, victimes de la famine.

Les luttes d'influence des grandes puissances ayant des intérêts en Afrique sont, pour la plupart des experts, la cause d'une Inutile prolongation du conflit.

Sur le terrain, le rapport de force défavorisait nettement le petit Biafra, dont le lieutenant-colonel Odumegu Ojukwu avait proclamé unilatéralement l'indépendance, le 30 mai 1967.

2 La région sécessionniste couvre au début quelque 75 000 km• dans le sud du Nigeria.

Elle prend pour capi­ tale Enugu (100 000 habitants).

Sur ses 14 millions d'habi­ tants, plus de 8 millions sont des Ibo, ethnie de l'ancien président Azikiwé, renversé en 1966, et d'Ojukwu.

Les trois quarts des Biafrais pratiquent le catholicisme, ce qui leur vaudra la sympathie du Vatican pendant la guerre.

3 Dotée d'Importantes ressources, l'ancienne province orientale du Nigeria devenue le Biafra fournissait une part Importante du revenu fédéral.

En 1966, sa contribution s'élevait à 39 millions de livres sterling, alors que la pro­ vince du Nord, deux fois et demie plus peuplée, ne versait que 33 millions.

Le ressentiment causé par ces Inégalités s'aggravt:t avec la mise en exploitation du pétrole de cette région (4 millions de tonnes en 1966, soit les deux tiers de la production nigeriane).

4 L'opposition entre les Ibo, dynamiques, éduqués et tendant à jouer dans de multiples secteurs de la Fédéra­ tion un rôle dominant, et les musulmans du Nord (Fulani) dégénère après le putsch Ibo de 1966, suivi d'un contre­ coup et de massacres.

L'exode et le repli des Ibo sur le Biafra leur permettent de remporter des succès initiaux 2 / 2. »