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Beyrouth.

Publié le 06/12/2021

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Beyrouth.
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PRÉSENTATION

Beyrouth, en arabe Bayrut, capitale du Liban, située sur une péninsule en bordure de la mer Méditerranée.
Port phénicien mentionné dès le IIe millénaire avant notre ère, Beyrouth a été un grand centre intellectuel et commercial après 1943 (date de l'indépendance effective du
pays) et la première place financière du Proche-Orient, avant d'être ravagée par la guerre, de 1974 à 1990.

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ÉCONOMIE

Bâtie sur une péninsule qui s'avance légèrement à l'ouest, dans la mer Méditerranée, et s'adosse aux premiers contreforts de la chaîne du Liban, à l'est, la capitale libanaise
est située au centre d'un vaste réseau de communications grâce à son port moderne et à ses infrastructures ferroviaires et routières. Elle est par ailleurs desservie par un
aéroport international. Cette position privilégiée lui a permis de développer de multiples activités commerciales au Proche-Orient.
Avant le conflit qui a ravagé l'ensemble de son territoire, Beyrouth a été un grand centre financier, siège de nombreuses compagnies du secteur tertiaire, en particulier dans
le domaine des assurances, des banques et du tourisme.
Cependant, la guerre civile a remis en question toutes ces activités et il a fallu attendre les années 1990 pour que soit lancé un programme de reconstruction, rendu
possible grâce à l'aide internationale et au nouvel afflux des investissements étrangers.

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PAYSAGE URBAIN

Centre intellectuel et économique dès l'Antiquité, Beyrouth a renforcé cette position au

XXe

siècle. De 10 000 habitants en 1840, elle est passée, à la fin du mandat français

sur le Liban, à 300 000 habitants, dont 57 p. 100 de chrétiens (Grecs orthodoxes, maronites, Grecs catholiques, Arméniens) et 42 p. 100 de musulmans (sunnites, chiites et
druzes).
À la veille de la guerre, en 1975, la ville abritait 1,2 million d'habitants, soit 45 p. 100 de la population du Liban. La répartition des Beyrouthins par communauté s'est
aujourd'hui considérablement modifiée : les musulmans représentent désormais les deux tiers de la population et parmi ceux-ci les chiites forment la communauté la plus
importante (17 p. 100 du total contre 7 p. 100 en 1943). On compte également près de 75 000 Palestiniens ainsi que 250 000 Syriens appartenant aux classes moyennes
qui ont préféré l'exil aux rigueurs du régime d'Hafez al-Assad.
Pour accueillir les vagues d'immigration successives et absorber l'accroissement naturel de sa population, Beyrouth s'est développée sur un mode radial, s'étendant de la
pointe de la péninsule vers l'intérieur du pays. Les flux de population à la fin du

XIXe

siècle et au début du

XXe

siècle -- chrétiens, notamment maronites, ayant fui la

montagne libanaise pour échapper aux massacres en 1860, Arméniens exilés de Turquie dans les années 1920 -- n'ont pas radicalement modifié la géographie humaine de
la ville.
En revanche, la croissance économique des années 1950 et 1960 a généré d'importants déséquilibres. En 1975, les chiites habitent principalement les bidonvilles et les
quartiers de la banlieue sud, où vivent également les Palestiniens qui ne sont pas installés dans les camps de la périphérie. La fracture ne cesse de s'approfondir entre,
d'une part, Beyrouth-Est, à majorité chrétienne, cosmopolite et socialement aisée, et, d'autre part, Beyrouth-Ouest, habitée essentiellement par les musulmans sunnites, à
laquelle sont rattachés les quartiers pauvres du sud de la ville, regroupant les chiites et les Palestiniens. Cette division est l'une des causes de la guerre du Liban, dont
Beyrouth a été le principal théâtre. En 1976, une ligne de démarcation traversant la ville sépare, pour quatorze ans, l'Est et l'Ouest.
En 1990, après le désarmement de la plupart des milices, Beyrouth est réunifiée. Parmi les conséquences de la guerre, on compte évidemment la destruction de la ville,
mais aussi le renforcement de l'urbanisation côtière. Au développement radial prévalant avant-guerre s'est substitué un développement urbain vertical, mis en oeuvre sous
l'impulsion du gouvernement de Rafic Hariri, Premier ministre et homme d'affaires. Ainsi, des villes nouvelles apparaissent au nord de la péninsule, reliées par un réseau
routier en plein essor. Une société de reconstruction est créée, la Société libanaise de développement et de reconstruction (SOLIDERE), dont les objectifs sont de
reconstruire le centre-ville sur 120 ha et de gagner 40 ha de terrain sur la mer.

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ARTS ET CULTURE

Sous l'Empire romain, Beyrouth doit sa célébrité à son école de droit. La ville est éclipsée par d'autres grands centres urbains du monde arabe après la conquête musulmane
mais redevient un important foyer intellectuel à la fin du

XIXe

siècle, exploitant sa situation à mi-chemin entre l'Orient et l'Occident. Les missionnaires chrétiens considèrent

alors Beyrouth et l'arrière-pays libanais comme une porte d'entrée sur le reste de la région. Ils sont appuyés par les importantes communautés chrétiennes (celles des
maronites et des Grecs orthodoxes notamment). L'oeuvre des missionnaires permet de voir naître la première université du monde arabe, le Syrian Protestant College (la
future université américaine) en 1866, puis l'université Saint-Joseph, quinze ans plus tard, fondée par des jésuites français.
Beyrouth est également, et naturellement, soumise aux influences orientales ; elle est gagnée par le nationalisme arabe, dirigé d'abord contre la tutelle ottomane puis
contre la tutelle européenne. Au

XXe

siècle, la base de ce nationalisme se déplace vers d'autres capitales mais Beyrouth continue de se faire entendre et accueille de

nombreux opposants à certains régimes arabes.
À la veille de la guerre civile, la ville compte quatre grandes universités, parmi les plus prestigieuses du Proche-Orient. Elle abrite également le Musée archéologique
national renfermant des objets provenant des fouilles françaises de Byblos.

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HISTOIRE

Beyrouth est déjà mentionnée au

XVe

siècle av. J.-C., dans les tablettes de Tell el-Amarna. Son importance s'accroît lorsqu'elle devient colonie romaine en 15 av. J.-C. et

prend le nom de Colonia Julia Augusta Felix Berytus. Le noyau primitif de la ville se trouve dans la vallée, entre les collines d'Ashrafiyé et de Musaytiba. La ville romaine est
totalement détruite par un tremblement de terre en 551 apr. J.-C. Les conquérants arabo-musulmans, lorsqu'ils atteignent Beyrouth en 635, n'y trouvent rien ou presque
qui ait pu leur permettre d'imaginer quel a été le développement passé de la ville.
En 1110, les croisés enlèvent la ville aux Fatimides. Beyrouth, dont le port assure le négoce avec l'Europe, est vulnérable aux attaques arabes, menées à partir des
montagnes environnantes. En 1187, Saladin reprend la ville, de nouveau occupée par les croisés de 1197 à 1291. Placée ensuite sous l'autorité des mamelouks d'Égypte,
puis des émirs druzes, elle passe sous domination ottomane en 1516, mais demeure gouvernée par les puissances locales.
Les investisseurs étrangers s'intéressent à la ville lorsqu'elle devient le principal point d'entrée des produits de la révolution industrielle européenne au Proche-Orient.
Beyrouth s'agrandit au fur et à mesure que se développe le commerce. À partir du milieu du

XIXe

siècle, l'expansion urbaine déborde ses remparts.

Après 1863, la ville devient un important centre économique. La construction, par les Français, d'une route reliant Damas à Beyrouth, son doublement par une voie ferrée,
en 1894, et l'aménagement d'un port contribuent à son essor. Une classe d'hommes d'affaires et de banquiers s'y forme, dont les activités s'étendent à l'ensemble du

Proche-Orient. Le développement économique concerne en premier lieu les activités tertiaires, la finance et le négoce, qui s'accordent le mieux avec la vocation
internationale de Beyrouth et la présence de la main-d'oeuvre la mieux formée du Proche-Orient.
En 1920, Beyrouth devient la capitale du Grand Liban, placé sous mandat français jusqu'en 1943. Au cours de ces vingt-trois années, l'architecture européenne s'impose, de
même que la tenue vestimentaire occidentale et la pratique de la langue française par les Beyrouthins, notamment les chrétiens. L'expansion économique s'accélère après
l'indépendance libanaise. Elle profite toutefois davantage aux grandes familles de l'Est qu'aux populations musulmanes de l'Ouest et surtout du Sud.
Le déséquilibre économique, démographique, mais également politique, entre les différentes communautés contribue à l'éclatement de la guerre du Liban. Beyrouth voit
s'affronter les communautés religieuses, les partis et les milices locaux, mais aussi les armées syrienne et israélienne. Une force multinationale, regroupant Américains,
Français et Italiens, stationne également dans la ville. Le conflit coupe Beyrouth en deux, mais déchire aussi les différents quartiers. Au-delà de la division entre BeyrouthOuest et Beyrouth-Est, la ville et sa périphérie, où se trouvent les camps palestiniens, sont la proie de différentes factions : les sunnites, les chiites, les druzes, les
Palestiniens, les maronites, qui contrôlent chacun une portion de territoire, à l'intérieur de la ville. De nombreux Libanais fuient la capitale qui cesse d'être alimentée en eau
et en électricité.
En 1982, l'armée israélienne assiège les combattants palestiniens dans Beyrouth-Ouest. Elle laisse se perpétrer les massacres par les Phalanges chrétiennes de milliers de
civils palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila. Les combattants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) sont évacués par une force multinationale, qui
quitte le pays en 1984, après les attentats de l'année précédente contre les quartiers généraux américain et français.
En 1987, alors que l'armée israélienne s'est retirée de Beyrouth et ne se maintient plus que dans le sud du pays, les forces syriennes, présentes depuis 1976 au Liban,
entrent à leur tour dans Beyrouth-Ouest où s'affrontent les milices musulmanes. Les combats entre factions rivales se poursuivent jusqu'à la signature, en 1989, des
accords de Taëf, qui rééquilibrent les pouvoirs constitutionnels et consacrent la tutelle syrienne sur le Liban.
La guerre ne prend véritablement fin qu'en 1990 avec la victoire des forces syriennes sur les troupes chrétiennes du général Michel Aoun. Aujourd'hui, Beyrouth est l'objet
d'un projet ambitieux, et parfois contesté, de reconstruction.
Population (2003) : 1 792 000 habitants.

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