Berthe MORISOT:PORTRAIT DE MADAME HUBBARD (analyse du tableau).

« Berthe MORISOT PORTRAIT DE MADAME HUBBARD Berthe Morisot se fait connaître par ses paysages pleins de fraîcheur.

Mais elle deviendra vite l'une des portraitistes les plus douées de sa génération ...

Dès les années 1 870, la peinture raffinée et pudique de Berthe Morisot suscite l'admirati on des impre ssionnistes .

Manet, Pissarro, Degas et Stevens achètent très vite ses paysages.

Mais, en dépit de leurs encouragement,s, la jeune artiste doute d'elle-même.

jacques-Emile Blanche, qui lui rend un jour visite, évoque ses hésitations et sa modestie excessive : «Elle n'a rien de sa main, à me montrer ; elle efface tout ce qu'elle fait, en ce moment; "la peintu ­ re à l ' huile est trop difficile".

Ce matin enco­ re, désespérée, elle a jeté dans l'eau du lac, au bois de Boulogne, une étude de cygnes, qu'elle suivait en barque», raconte-t-il.

Cela ne l'empêche pas de participer à la première exposition impressionniste, en 197 4.

L'année suivante, elle organise une vente aux enchères avec Renoir, Monet et Sisley.

L 'événement fait scandale.

Un détracteur la traitant de prosti­ tuée , Pissarro lui assène aussitôt un coup de poing, ce qui provoque une bagarre.

Le mar­ chand Paul Durand-Rue/ doit faire appel à la police pour rétablir le calme ..

.

L'ŒUVRE Considérée à juste titre comme une grande spécialiste du port rait, l'artiste immortalise ici une amie intime, Mme Hubbard.

La jeune femme à l'e xpression songeuse Portraitiste hors pa ir, Berthe Morisot faisait unanimement l'admiration de ses camarades impressionnistes.

Ce Portrait de Mme Pontil/on , un magnifique pastel, témoigne Cie son talent .

Berthe MORISOT 1841-1895 • Portrtlit dè MatltuM Hubbard • Huile sur toile 50,5 cm x 81 cm .Non signé • Peirlt en 1874 • Localisation: Copenhague, musée OrdrupgaardsamHngen se repose sur un lit douillet, par une chaude journée d'été.

Ses cheveux et ses yeux noirs mettent en valeu r sa carnation rose pâle.

Sa robe de mousseline blanche, qui laisse voir ses bras, est traitée avec de petites tou ches fluides croisées .

Ses mules jaunes répondent à son éventail doré, marqué de quelques points rouges.

Le drap bleuté s'harmonise avec les oreillers blancs.

Un mur vert-de-gris, esquissé à coups de pinceau rapides, ajoute une note un peu terne à cette œuvre délicate et lumineuse.

Mais, comme à son habitude, l'artiste n'achè­ ve pas ce portrait: le coin supérieur gauche lais se en effet entrevoir la toile nue.

LA CRITIQUE Dès la première exposition impressionniste, les critiques sont beaucoup mieux disposés à l'égard de l'artiste qu'envers ses amis.

Georges Rivière évoquera en 1 877 le «char­ me inattendu et féminin de Mademoiselle Morisot .

Ses aquarelles, ses pastels, ses pein­ tures, ont toutes ( ...

) cette allure légère et sans prétention qui nous la fait admirer» .

LA COTE Il est rare de trouver des tableaux de l'artiste sur le marché.

Une œuvre plus tardive, Poupée dans la véranda, a changé de main pour 996000 FF (180 000 dollars) au cours d'une vente aux enchères à Londres en 1993.

Mais les huiles peuvent dépasser 1 million de francs français (188000 dollars).

On peut acheter une aquarelle de l'artiste à partir de 50000 FF (9000 dollars).. »