Béroul: Repères biographiques

« Béroul: Repères biographiques QUI EST BÉROUL ? Béroul se nomme à deux reprises dans le roman : « Béroul a par­ faitement gardé [cette histoire] en mémoire » (v.

1268) et« Comme l'histoire le dit, là où Béroul le vit écrit » (v.

1790).

Cette double signa­ ture est le seul indice laissé par un auteur dont on ignore tout.

Il est impossible de f1Xer avec précision ses dates de naissance et de mort, et tout ce que l'on sait de lui se déduit de l'examen de son texte, voire d'une comparaison de celui-ci avec d'autres œuvres du xn ° siècle.

Bien que cet auteur n'ait laissé aucune lettre ni aucun autre docu­ ment signé de sa main, on a retrouvé dans des archives la trace d'un moine nommé Béroul.

Il pourrait s'agir de l'auteur de Tristan et Yseut, même s'il n'existe aucune certitude à ce sujet.

Jacques Chocheyras a résumé cette hypothèse en ces termes : « Un moine de Saint­ Evroul, devenu prieur de Maule (près de Mantes) au xn° siècle, s'ap­ pelait Beroldus.

Le prieuré bénédictin de Maule se trouvait dans le diocèse de Chartres.

Au vers 4350 du Tristan de Béroul, le roi Marc doit se rendre à Saint-Lubin.

»1 Or, il existe plusieurs endroits portant ce nom dans la région de Chartres, et la mention de saint Lubin dans le roman de Béroul ne pourrait être due au hasard, le nom de Lubin étant très rare, voire inexistant, dans d'autres régions.

Par ailleurs, le nom de saint Evroul (saint auquel était dédié le monastère de Beroldus) est également mentionné dans le Roman de Tristan (v.

238).

Enfin, on a �fVMlo{ dans des documents officiels rédigés à Chartres en 1167 et 1168 la première mention des noms de Tristan et Yseut donnés à des enfants de familles nobles.

C'est certainement la preuve 1.

J.

Chocheyras, Tristan et Iseut.

Genèse d"un mythe littéraire, Champlon, 1996.. »