Bernardin de Saint-Pierre: vie et oeuvre
Publié le 09/12/2021
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Né au Havre, BERNARDIN DE SAINT-PIERRE est emmené à la Martinique à douze ans, termine ses études en France, devient ingénieur aux armées, perd son grade et va chercher fortune dans plusieurs pays étrangers : Hollande, Russie, Pologne, Allemagne. Hanté par le rêve d'une vie selon la nature, il saisit avec empressement l'occasion qui lui est offerte de se rendre à l'île de France (l'île Maurice). 1; y séjourne de 1768 à 1771, et en revient déçu. Il fréquente quelque temps les philosophes, ne s'entend pas avec eux, mais se lie avec Rousseau. Ses Études de la nature lui apportent la célébrité. Sous la Révolution, il est nommé intendant du Jardin des plantes, puis professeur de morale à l'École normale supérieure. A cinquante-six ans, il épouse une jeune fille de vingt-deux ans. Devenu veuf, il contracte un second mariage aussi disproportionné. Cet homme « si doux en apparence, si plein d'effusions » (Paul Hazard) a laissé la réputation d'un égoïste et d'un esprit chagrin. Comme son maître Rousseau, il était d'une nervosité maladive.
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BERNARDIN DE SAINT-PIERRE (1737-1814)
Né au Havre, BERNARDIN DE SAINT-PIERRE est emmené à la Martinique à douze ans, termine ses études en France,devient ingénieur aux armées, perd son grade et va chercher fortune dans plusieurs pays étrangers : Hollande,Russie, Pologne, Allemagne.
Hanté par le rêve d'une vie selon la nature, il saisit avec empressement l'occasion qui luiest offerte de se rendre à l'île de France (l'île Maurice).
1; y séjourne de 1768 à 1771, et en revient déçu.
Ilfréquente quelque temps les philosophes, ne s'entend pas avec eux, mais se lie avec Rousseau.
Ses Études de lanature lui apportent la célébrité.
Sous la Révolution, il est nommé intendant du Jardin des plantes, puis professeurde morale à l'École normale supérieure.
A cinquante-six ans, il épouse une jeune fille de vingt-deux ans.
Devenuveuf, il contracte un second mariage aussi disproportionné.Cet homme « si doux en apparence, si plein d'effusions » (Paul Hazard) a laissé la réputation d'un égoïste et d'unesprit chagrin.
Comme son maître Rousseau, il était d'une nervosité maladive.
PRINCIPALES CEUVRES
Voyage à l'île de France (1773).
Études de la nature (1774). Dans ces quatorze « études », l'auteur réfute « les objections qu'on a faites dans tous les temps contre laProvidence », montre que « c'est le sentiment qui doit nous faire découvrir la vérité », et cherche « le moyend'assurer le bonheur de la société ».
Paul et Virginie (1777) : épisode destiné à illustrer les Études de la nature.
Deux Françaises peu fortunées, habitant l'ile de France, ont l'une un fils, l'autre une fille.
Les deux enfants ont la candeur des êtres simples, prochesde la nature.
Entre eux se noue une chaste idylle.
Virginie est appelée en France par une riche parente.
A sonretour, le vaisseau qui la porte, le Saint-Géran, fait naufrage.
Elle pourrait être sauvée, si elle acceptait de sedébarrasser de ses vêtements.
Elle refuse par pudeur et se noie sous les yeux de Paul, qui meurt deux mois plustard.
La Chaumière indienne (1790).
Parti en quête de la vérité, un savant anglais se réfugie au cours d'une tempête dans la cabane d'un paria etcomprend que ce qu'il cherchait se trouve là, chez cet homme modeste, généreux et pur.
UN ESPRIT NAÏF
Bernardin de Saint-Pierre a la prétention d'être un savant et un philosophe.
Les observations amassées dans sonVoyage à l'île de France montrent qu'il a l'esprit curieux et qu'il sait voir.
Mais dès qu'il commence à raisonner, iltombe dans l'extravagance.
Il ne veut prendre d'autre guide que le sentiment.
Il aboutit de la sorte à desaffirmations simplistes et risibles tendant à établir que, dans l'univers, tout est agencé pour la commodité del'homme.Disciple de Rousseau, il condamne une civilisation qui entraîne l'homme aux « abîmes du vice ».
Il pense que lebonheur et la vertu ne sont possibles que loin des villes.
La vue de la nature nous permet de prendre conscience dela bonté de la Providence et nous invite à pratiquer nous-mêmes la bonté.
Il a concrétisé dans Paul et Virginie cetidéal de bonheur simple.
On voit, par les corrections de son manuscrit, qu'il fait passer les intentions morales avantle pittoresque.
Ce roman, aujourd'hui si démodé, a enchanté, parmi d'innombrables lecteurs, Fontanes, Delille,Senancour, George Sand.
Ce n'est pourtant pas une plaisante idylle : au dénouement on peut compter sept morts.
UN GRAND PEINTRE DE LA NATURE
Il décrit volontiers les paysages de nos régions, mais il s'est attaché surtout à révéler à ses contemporains lessplendeurs de la nature exotique.
Ses tableaux, harmonieusement composés, sont d'une richesse et d'un éclatéblouissants.
Il possède un sens du concret qui lui permet de rendre avec une précision extrême les formes, lescouleurs, les effets de lumière, les parfums, les bruits.
Il cherche des comparaisons expressives.
Les lianes luiparaissent semblables à, « de longs rubans d'un vert pourpré, à, des draperies flottantes ».
Parmi les couleurs queprennent les nuages des tropiques, il distingue celle « de fumée de pipe, celle de gueule de four enflammé ».
« Lesvents, dit-il, cardent les nuages comme si c'étaient des flocons de soie.
» Il est le premier écrivain de notrelittérature qui ait entrepris de donner à son style des qualités plastiques..
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