Berlin conquis par l'armée Rouge
Publié le 29/08/2020
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Berlin conquis par l'armée Rouge
En avril 1945, personne n'est capable d'estimer la réalité du front dans le
bunker du Führer.
Malgré l'engagement des dernières forces où se côtoient
vieillards et enfants, rien n'arrête la progression de l'armée Rouge dans la
ville.
Deux armées soviétiques s'approchent de Berlin: à la tête du front biélorusse,
le maréchal Gueorgui Joukov avance à marche forcée vers la capitale; une partie
de ses troupes encercle la ville au nord, tandis que le maréchal Ivan Koniev,
avec la Ire armée ukrainienne, ferme la boucle au sud-est.
L'armée Rouge est plus de dix fois supérieure aux défenseurs de Berlin: les
40000 Allemands qui défendent la ville viennent pour la plupart d'unités
composées à la hâte avec des membres de la milice populaire et des membres de la
jeunesse hitlérienne âgés de 14 à 16 ans.
Des groupes de troupes régulières
rescapées du front de l'Est complètent ici et là cet ensemble disparate.
Dans le bunker du Führer, au-dessous de la chancellerie, on se fait peu à peu à
l'idée que la guerre est perdue.
Le 20 avril, pour la dernière fois, on fête
l'anniversaire d'Hitler.
Ses collaborateurs les plus proches tentent de le
persuader qu'il devrait quitter Berlin pour poursuivre la guerre d'Obersalzberg
près de Berchtesgaden.
Le bruit des salves d'artillerie accompagne les
festivités.
Les États-Unis et la Grande-Bretagne lancent leurs dernières
attaques aériennes sur la ville.
Durant la soirée, la plupart des fonctionnaires
nazis quittent la capitale.
Il ne reste plus que le ministre de la Propagande
Goebbels et le secrétaire de Hitler, Martin Bormann, à qui le Führer dicte son
testament politique.
Hitler lui-même balance entre dépression et accès de rage, au cours desquels il
rend responsable des revers l'incapacité de ses généraux.
En même temps, il met
un espoir insensé en un retournement de dernière minute.
Les troupes qu'il
aligne sur ses cartes n'existent plus, ne sont pas équipées ou formées, ou
encore n'ont plus de munitions.
Il s'adresse à la population en lui donnant des
consignes de résistance.
Depuis la toute dernière attaque des Alliés occidentaux, la situation est
dramatique dans la ville: la destruction des canalisations d'eau, de gaz et
d'électricité, et celle des égouts rendent la survie extrêmement difficile.
L'ordre démentiel du Führer de défendre la ville jusqu'au bout, entraîne la
mobilisation de tous les hommes et des jeunes de plus de quatorze ans.
Beaucoup
de membres de la jeunesse hitlérienne partent avec enthousiasme dans cette
ultime bataille pour le Führer, le peuple et la patrie.
Les aînés qui tentent de
se dérober sont exécutés.
À titre de dissuasion, on laisse dans les rues les
cadavres de ceux qui viennent d'être fusillés ou pendus.
Dans les abris
souterrains, des dizaines de milliers de Berlinois attendent avec impatience la
fin de la guerre, mais ils redoutent les exactions de l'armée Rouge qui avance
vers le centre de la ville, prenant rue après rue.
Le 30 avril, Hitler se suicide, entraînant dans la mort Eva Braun qu'il a
épousée la veille.
Le 1er mai, le successeur de Hitler, le grand amiral Karl
Dönitz, fait croire dans un communiqué radiodiffusé à la "mort héroïque du
Führer".
Le lendemain matin, le 2 mai, Berlin capitule..
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