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Bergson: NATURE ET SOCIÉTÉ: L'ÉLAN VITAL

Publié le 18/06/2020

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« Bergson renvoie donc dos à dos mécanisme et finalisme comme le résultat de la compréhension de la vie par l'intelligence, qui en est pourtant le produit. ? Comment rendre compte de l'évolution de la vie? Ce n'est pas l'adaptation, c'est-à-dire le pur mécanisme d'influence de milieux extérieurs différents, qui distingue les espèces, mais la poussée interne d'une force vitale : l'obstacle ne crée pas la force de le surmonter, c'est au contraire cette force qui crée de quoi surmonter l'obstacle ; sa solution est toujours imprévisible et multiple. ? Ce qui fait la parenté des espèces, c'est l'élan vital ; ce qui fait leur différence, c'est la multiplicité des façons de passer un même obstacle : la matière brute, récalcitrante et sans vie. L'histoire des espèces d'êtres vivants est celle de la lutte de l'élan vital pour se couler dans la matière qui lui résiste. ? L'élan vital, parce qu'il est créateur, n'est pas un principe unique, monobloc, et par conséquent invariable ; il est un, mais comprend en lui la multiplicité confuse de tendances indifférenciées. Toutes les espèces ont en commun ce fonds de tendances ; chacune se particularise moins par la possession exclusive de certains caractères que par l'accent qu'elle y porte. Ainsi, l'homme n'est pas dépourvu d'instinct, la fourmi n'est pas dépourvue d'intelligence ; mais ce qui prédomine chez le premier, c'est l'intelligence, et chez la seconde, c'est l'instinct. C. Torpeur, instinct, intelligence ? L'élan vital comporte trois tendances générales qui s'opposent et coexistent en chaque espèce : l'élan vital a misl'accent sur la torpeur pour faire les plantes, sur l'instinct et l'intelligence pour faire les animaux et l'homme. Aucune n'est plus évoluée que les autres ; elles diffèrent en nature, non pas en degré ; la réflexion les distingue, la réalité les mêle. ? Invention et fabrication d'instruments caractérisent l'intelligence; l'utilisation instrumentale du corps caractérise l'instinct. L'intelligence, plus consciente, est donc toujours créative, l'instinct, plus inconscient, invariable ; elle est la faculté de rapporter les choses les unes aux autres, il est la faculté de connaître quelques-unes d'entre elles. C'est dire que l'intelligence est la faculté des relations, l'instinct, celle des éléments : l'intelligence connaît par mise 'en relation, c'est-à-dire médiatement, l'instinct, par fusion, c'est-à-dire immédiatement. C'est l'intelligence qui fait le lien entre silex et étincelle : par elle, nous nous servons du feu ; c'est l'instinct qui nous fait savoir l'usage de nos mains ; par lui, nous les maîtrisons. Intelligence et instinct sont les deux principes des sociétés animales et humaines. ...»

« Be�gsonJ1��9-1-941) NATURE ET SOCIÉTÉ: L'ÉLAN VIT AL 7\.

Tos sentiments et nos pensées se succèdent, poussés les u ns 1 l par l es autres ; ils se c ompénètrent, et c omposent la v ie psy ­ chol ogiqu e.

Pour en préciser les contours, Bergson f orge la notion de durée.

La durée est mouvement ; mais qu'est-ce qui fait qu'elle se meut ? Qu'est-ce que cela qui, se mouvant au fond de moi, s'épanouit en pensée ; qui, me po ussant et me retenant alternativement, éclate en désir? Cette force, Bergson l'appell e élan vital.

C'est élargir l a recherche : l'élan vit al meut la fo urmi co mme l'homme, et son énergie créatrice déborde en l'infinité des espèces qui se succèdent ou coexis­ tent ; c'est snr l ui que reposent les sociétés humaines.

L'histoire en fin n'est-elle pas le cours des pro1:,Yf'ès de ce seul et même élan ·vital? 1.

L'individu vi van tA. Élan vital et science de la vie ■L 'intelligence cherche à se ret�je>b sur l'élan qui l'a créée p�jb le c�X`b>[=b> ; elle ne peut pour cela que le réduire indûment à du pré­ visible et du déjà connu : elle mécanise la vie (cf.

fiche 73).

Mais c'est au-delà de l'intelligence, dans une métaphysique de l'intµition, que la vie, qui est mouvement, se laisse connaître. ■ L' intelligence distingue des c�b`f dans la matière inerte.

La nature elle-même tend à is�S>b la vie en systèmes distincts : les individus vivants, c�X`sés de parties hétér�Gt[>f et animés de f�[;hMns diverses.

Le système naturel n'est jamais t�h8S>X>[h cl�s: l'individu est lié à l'univers p�jb subsister, agir et se repr�=jMb>" Le vivant ne peut que tendre à l'individualité, sans jamais l'atteindre : il d�Mh se repr�=jMb>, c'est-à-dire se diviser en deux.

Le vivant est plus animé de tendances mouvantes que composé d'états stables. ■ Chaque individu est la c�[;buhMn de l'élan vital, cette unique force créatrice, riche et imprévisible, qui se divise dans sa p�jffu> ; chaque espèce est le résultat d'une directi�[ qui s'est s�SM=MFu> dans un échec. En effet, le p�jmir créateur perd sa créativité dans la r�jhM[> de l'ins­ tinct ; l'élan vital n'a de succès que dans la créati�[ d'un être créateur. Au bout de ce progrès par tentatives qu'est l'histoire de la vie, se tient donc l'homme. B.

Les problèmes d'une science de la vie ■ Le mécanisme ( cf.

fiche 48) est inapte à saisir la vie, parce qu'elle est imprévisibilité.

P�jb lui, t�jh étant d�[[u au début, ce qui en résulte est nécessaire.

Le finalisme n'est qu'un mécanisme inversé: t�jh serait d�[[uy=8[f un pr�Q>h de la nature, qu'elle s'applique à réaliser c�XX>. »

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