Bergson: La pensée et le Mouvant - A quoi vise l’art ?
Publié le 22/04/2021
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Mina Barbier Philosophie T3
Des fresques préhistoriques à l’art contemporain, en passant par différents mouvements artistiques
et diverses formes d’art, de la sculpture au septième art, les œuvres traversent les âges et sont
omniprésentes dans notre monde.
Mais la considération que porte la majorité à l’art est structurée par des
attendus sociaux, car l’élitisme touche souvent les débats, et la question de la beauté, du profit, de la
reconnaissance et du “meilleur”, parasitent notre rapport aux oeuvres, jusqu’à oublier “Qu’est-ce qu’une
oeuvre d’art?”.
Nous avons alors tendance à ignorer sa finalité, et pour tenter de remédier à cela, la
beauté, l’argent, le classement sont à laisser de côté.
L’art ne s’agit pas non plus de s’évader quelques
instants des problèmes de la vie, car finalement, il s’avère être beaucoup plus ancré dans la réalité que ce
que l’on imagine généralement, et plus vrai que notre propre perception habituelle… Ici, Bergson soutient
que l’artiste tient un rôle de révélateur dans le sens où il nous montre ce que nous avions perçu, mais sans
savoir que nous l’avions perçu, ce que nous avions laissé échapper.
C’est-à-dire que sans l’art, le commun
des mortels passerait à côté d’encore plus de choses qu’il ne le fait déjà.
Le texte de Bergson extrait de La
pensée et le Mouvant traite d’une vision originale de l’art en donnant la fonction de l’artiste, qui est à part,
en essayant de répondre “A quoi vise l’art?”.
Alors, quelle est selon Bergson la finalité de l’art? Et en en
quoi la singularité de l’artiste et ses œuvres sont-elles essentielles pour le reste des hommes?
La vision que nous avons du monde semble être fidèle à la réalité, pourtant, dès la première
phrase sous forme rhétorique mais donnant la réponse de l’auteur dans la question: “ À quoi vise l’art, sinon
à nous montrer, dans la nature même et dans l’esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne
frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience?” Bergson propose que nous laissons passer
quelque chose du réel puisque l’art nous permet selon lui, de faire passer des éléments de l’implicite à
l’explicite.
Autrement dit, notre perception ordinaire ne nous permet pas de voir le monde qui nous entoure
tel qu’il est, mais aussi de ne pas percevoir ce que nous ressentons profondément en nous.
Il y a plus à
voir que ce que nous pensons voir.
Ainsi, la finalité de l’art est la révélation de ce que nous avons vu sans
savoir que nous l’avions vu…A ce moment-là, l'œuvre d’art nous fait chercher en nous, nous ramène à
nous-même, pour savoir quand nous l’avons vu? Comment? En tant que quoi nous l’avons vu? C’est ce
souvenir qui remonte par la rencontre avec les œuvres d’artistes que nous reconnaissons car ils “ne créent
pas de toutes pièces” les états d’âmes.
Sinon “ils ne seraient pas compris de nous si nous n’observions
pas en nous ce qu’ils nous disent d’autrui” donc, Bergson pense que si le produit des artistes était
seulement issu de leur imagination, de la création pure, ils ne seraient pas compris et la reconnaissance du
lecteur dans les émotions que transcrit l'écrivain, que ce soit les siennes ou celles qu’il fait ressentir à ses
personnages, ne serait pas possibles.
Or la reconnaissance a lieu… Par l’écriture l’écrivain fait remonter à
la surface des sentiments jusque-là confus, alors il y a bien un lien entre l’artiste, l'œuvre et le commun des
mortels.
Le dernier s’identifie, se reconnaît dans les états d’âmes du premier, transcrits dans son œuvre.
Pourtant, nous sommes loin d’avoir vécu toutes les histoires des personnages, loin de là, mais le talent de
l’écrivain parvient à émouvoir tout Homme en élevant les sentiments, l’ambiance d’un écrit à un tel rang,
qu’il parle à tous.
D’après le texte, “Le poète et le romancier expriment un état d’âme”, quand bien même
nous n’avons pas vécu le tragique destin de Roméo et Juliette, la plume de Shakespeare est là pour nous
emporter dans la possibilité de le vivre.
Les états d’âmes de l’histoire sont par contre bien réels, l’amour, le
chagrin, la discorde et la mort, c’est véritablement ça qui nous touche, nous connaissons certains
sentiments plus que d’autres mais cela ne nous empêche pas d’être pris par le fond sensible de l’art.
Ensuite, Bergson poursuit en soutenant toujours sa thèse principale avec “des nuances d’émotion
nous apparaissent”, notre perception s’enrichit, la compréhension de nos ressentis également et donc les
états d’âmes qui étaient confus s’éclaircissent en nous.
Ainsi, ce que nous avons ressenti sans le savoir
nous est révélé, alors cela prouve que selon Bergson, les états d’âmes, les sensations, sont bien plus réels
que tout le reste.
Ils peuvent se rattacher à la thèse de l’auteur sur la durée.
Le temps se distingue de la.
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