Bergson Henri

« Bergson Henri Philosophe français * 18.10.1859, Paris + 4.1.1941, Paris Normalien, il est professeur au Collège de France de 1900 à 1921, et reçoit le prix Nobel de littérature en 1927; D'origine juive, il refuse de quitter la France et meurt à Paris sous l'Occupation.

Partant de l'idée que l'intelligence est pratique avant d'être conceptuelle, que l'homo faber a précédé l'homo sapiens, Bergson établit une distinction très nette entre l'intelligence et l'intuition.

L'intelligence, qui sert des fins essentiellement pratiques, donne une représentation schématique, mécanique, par conséquent déformée et sans vie, de la réalité.

A l'intuition, au contraire, l'existence apparaît comme soumise à une force vivante et libre, constamment créatrice : l'élan vital.

Bergson s'oppose ainsi au déterminisme.

Si celui-ci nie la liberté, c'est, selon lui, parce que l'intelligence conçoit le temps, par analogie avec l'espace, comme une suite de points existant les uns en dehors des autres et liés entre eux par des rapports mécaniques de cause à effet.

Mais, selon la conception intuitive du temps, les différents moments s'interpénètrent et forment un tout permanent et croissant, la durée, dans laquelle peut s'exercer la liberté créatrice. L'intuition, d'autre part, nous permet seule de saisir l'esprit dans sa réalité et son originalité.

Sur le plan moral, Bergson distingue la "morale ouverte", qui repose sur "l'appel" des saints et des héros, et la "morale close", définie par les lois sociales et les moeurs. La philosophie de Bergson représente une réaction importante contre un positivisme scientifique exclusif.

Les oeuvres principales de Bergson sont : "Essai sur les données immédiates de la conscience" (1889), "Matière et mémoire" (1898), "L'Évolution créatrice" (1907), "Les Deux Sources de la morale et de la religion" (1932).

Ses articles et conférences ont été réunis en deux recueils, "L'Énergie spirituelle" (1919) et "La Pensée et le Mouvant" (1934).

L'influence exercée par Bergson sur la philosophie française contemporaine est considérable.. »